L'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) aligne les performances depuis plusieurs années et ses dirigeants se disent prêts à affronter les mutations annoncées et à soutenir la concurrence. Les syndicalistes pour leur part ne se plaignent pas trop même si l'avenir leur inspire des craintes. Il est vrai que la majeure partie des indicateurs confirment l'entreprise dans une conjoncture assez euphorique. Le port de Béjaïa s'est maintenu durant l'exercice 2005 comme le deuxième port le plus important du pays après celui de la capitale, concernant le volume du trafic en marchandises générales. Ainsi le trafic global a atteint 14 millions de tonnes, soit une évolution de 9% par rapport à 2004. Des mouvements marqués par la prédominance des exportations avec un volume de 8810 milliers de tonnes, contre 5291 milliers de tonnes pour les marchandises débarquées. L'accroissement régulier du trafic depuis quelques années est venu, l'exercice écoulé, selon le bilan chiffré de la direction de l'entreprise, notamment des conteneurs (+34%) et des vracs solides (+32 %). Les performances enregistrées pour cette dernière catégorie de cargaison sont d'ailleurs saluées comme « historiques » avec notamment le blé qui évolue de près de 49% par rapport à l'exercice précédent, soit un transit de la denrée qui a dépassé le million de tonnes. L'autre satisfaction vient du développement de plus en plus soutenu de la conteneurisation du port avec un taux de 23,5% en 2005 soit 4 points de plus par rapport à 2004. Le trafic par conteneur a atteint ainsi 61 661 EVP (équivalent vingt pieds) durant le dernier exercice, avec une consistance en tonnage de 459 milliers de tonnes. Ce qui, pour l'illustration, soutiennent encore les chiffres, reflète une progression de l'ordre de 388% comparé aux résultats de 2001. Le trafic en hydrocarbures (catégorie d'activité qui place le port de Béjaïa en troisième position au niveau national) n'est pas en reste puisqu'il marque à son tour un accroissement de l'ordre de 4% comparativement à 2004. 8,7 millions de tonnes de pétrole brut et 598 milliers de tonnes de produits raffinés ont donc transité l'année dernière par les stations pétrolières du port, soit un total de 9,3 millions de tonnes. Enfin 12% d'évolution ont été enregistrés en matière de trafic passager, activité qui se remet du creux vécu en 2003. Près de 43 000 voyageurs ont soit débarqué ou embarqué de Béjaïa l'année dernière, indique par ailleurs le rapport annuel d'activité. Une bonne santé que M. Boumessila, le PDG de l'EPB, explique par l'effort engagé depuis plusieurs années pour faire tendre la gestion, à différents niveaux de responsabilité et d'exécution, aux normes universelles. L'amélioration du coût de transit et de la qualité de service serait l'atout que les dirigeants de l'entreprise ont su offrir pour attirer et fidéliser des clients. La conjoncture pour le moins engageante a, entre autres, permis à l'EPB de consentir des investissements qui, pour l'année écoulée, se sont élevés à près de 2,5 milliards DA, dont une partie est allée au renouvellement du matériel de manutention et des engins navals. Des investissements qui viennent s'ajouter à des programmes de formations cycliques pour rassurer le personnel quant aux perspectives à venir. « Le changement de toute façon est inévitable, soit on le prépare, soit on le subit », fait remarquer M. Boumessila.