D'ici à deux ans, les habitants de la région Centre, en particulier ceux de Boumerdès et Tizi Ouzou, pourront se déplacer vers la capitale ou d'Alger vers ces deux villes dans des trains plus confortables et beaucoup plus rapides. À compter de l'année 2011, les voyageurs rallieront la ville de Tizi Ouzou en partance d'Alger par train en 1 heure 10 minutes. Le projet sera fin prêt avec la réception de la ligne Thénia-Tizi Ouzou dont les travaux démarreront incessamment. Il s'agit d'une ligne ferroviaire avec un changement de tracé. En termes plus clairs, le tracé existant déjà ne sera plus emprunté. C'est une voie électrifiée qui arrivera jusqu'à la commune de Oued Aïssi, située à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Tizi Ouzou. Quant à la ligne Alger-Thénia, celle-ci existe et elle est en double voie. Elle sera électrifiée et mise en exploitation par le mode de traction électrique vers la fin de l'année 2008. Il faut dire que c'est un projet important qui soulagera à coup sûr la route à grande circulation, réduira de manière conséquente les embouteillages et par-là même diminuera le nombre d'accidents qui ne cesse d'augmenter. La route qui relie les deux villes, faut-il le souligner, devient un calvaire pour ceux qui l'empruntent. Ce déplacement que les voyageurs effectuaient auparavant, au maximum en 1 heure 10 minutes, dure de nos jours 2 heures et 3 heures, parfois plus. À l'origine de cette régularité des retards, les embouteillages causés par les bus et autres engins et camions ainsi que les accidents. Par train, les voyageurs passeront en revanche, moins de temps et ils ne vont plus “sur la route”, pour reprendre l'expression souvent usitée de manière ironique par les citoyens. Un vaste programme de développement et de modernisation du réseau ferroviaire a été engagé par le secteur des transports. Il est caractérisé par trois axes essentiels. C'est la modernisation du réseau existant, doublement de voies, électrification, signalisation de télécommunications. Le deuxième axe a trait à la densification du réseau, c'est-à-dire la création de lignes nouvelles. L'objectif est de relier toutes les localités de plus de 100 000 habitants. La troisième action est la maintenance du réseau existant (renouvellement des voies existantes). L'enveloppe allouée à ce projet d'envergure est de l'ordre de 949 milliards de DA. “Vers la fin de l'année, nous atteindrons un montant de 1 154 milliards de DA. Plusieurs contrats sont déjà en phase de concrétisation. Nous avons engagé jusque-là 510 milliards de DA et vers la fin de l'année, nous atteindrons 800 milliards de DA”, expliquera M. Amar Ifticen, directeur général de l'Agence nationale d'études et de suivi des réalisations et des investissements ferroviaires (Anesrif). 20 milliards de dollars d'investissements d'ici à 2025 Actuellement, il a été consommé, selon lui, 156 milliards de DA. Cette consommation passera à 170 milliards de DA à la fin de l'exercice en cours. À l'horizon 2025, un montant de l'ordre de 20 milliards de dollars devra être mobilisé pour la réalisation de 6 000 kilomètres de voie ferrée moderne et électrifiée. Des projets inscrits au programme seront néanmoins réceptionnés avant la fin de l'année 2008. M. Ifticen citera l'électrification de la banlieue algéroise dans son tronçon est qui s'étale d'Alger à Thénia. Pour la branche ouest qui va d'El-Harrach à El-Affroun, son exploitation commerciale est prévue pour le 28 février 2009. L'achèvement des travaux des lignes, Es Sénia-Arzew, Aïn Touta-Mila, Bordj Bou-Arréridj (BBA)-M'sila est attendu aussi pour la fin de l'année 2008. La réception de la pénétrante sud-ouest qui rallie Sidi-Bel Abbès-Redjem Demouche-Mechria jusqu'à Béchar sera effectuée au premier semestre 2009. “D'un semestre à un autre nous allons réceptionner progressivement le maximum de projets”, promettra Amar Ifticen, au cours d'une interview qu'il a accordée à la radio Chaîne III. Cependant, un appel d'offres a été lancé pour l'électrification de la rocade nord, d'Annaba à BBA et d'El-Affroun à Oran. Une commission a été créée pour évaluer les offres des soumissionnaires. Pour la ligne Thénia-BBA, un autre appel d'offres a été également lancé et l'entreprise réalisatrice est connue. “C'est un projet clés en main qui prévoit le doublement de la voie, la signalisation des télécommunications et l'électrification”, affirmera le DG de l'Anesrif. Le même procédé (clés en main) sera en outre appliqué pour l'autre ligne Oued Tlilat-Tlemcen, jusqu'à la frontière algéro-marocaine. Il précisera que l'entreprise sélectionnée pour la réalisation de la ligne Oued Tlilat-Tlemcen, suite à l'appel d'offres lancé, a d'ores et déjà entamé ses travaux. Pour la seconde ligne, un appel d'offres sera lancé prochainement. Indiens, Français, Chinois, Allemands, Turcs, Espagnols, Portugais sont, selon M. Ifticen, les partenaires de l'Algérie dans le programme de modernisation du rail. Concernant le Sud-Ouest, la voie ferrée arrivera jusqu'à Béchar. Il est envisagé encore un projet ambitieux qui reliera Béchar aux mines de Gara Djebilet. “C'est une option à l'étude avec le ministère de l'Energie et des Mines”, dira le DG d'Anesrif. Par ailleurs, la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) devrait réceptionner quelque 64 rames automotrices. La Sntf dispose actuellement de 10 rames. Il est prévu, en outre, l'acquisition de 17 autorails. Badreddine KHRIS