Bilan et perspectives ont été exposés hier par Joseph Ged, invité au forum d'El-Bilad au CIP de Kouba. L'occasion pour le patron de Wataniya Télécom Algérie-Nedjma de dévoiler, chiffres à l'appui, les performances de cet opérateur de téléphonie mobile leader en multimédia, qui fête sa quatrième année d'existence en Algérie. “En juin dernier, nous avons réussi notre équilibre financier et dégagé un profit symbolique en septembre, et nous atteindrons la véritable rentabilité dès l'année prochaine”, dira d'emblée Joseph Ged, indiquant que le groupe a investi 1,5 milliard de dollars cumulatifs en termes de volume d'investissements et Nedjma représente justement 10% du groupe Qtel en termes de CA et en termes de parc d'abonnés. L'opérateur qui détient 22% des parts de marché algérien de la téléphonie mobile, selon ses propres statistiques, et 19% selon les chiffres officiels, demeure convaincu que les opportunités restent entières. “Nous sommes en position d'acheteurs et notre stratégie est basée sur le long terme. Nous sommes d'ailleurs intéressés par l'achat de la seconde licence de la téléphonie fixe”, dira Ged nullement échaudé par l'expérience “malheureuse” de Lacom qui a fermé boutique récemment. “Grâce à de nouvelles acquisitions en Indonésie et à Oman (2e licence du fixe), le groupe Qtel se positionne parmi les plus grands groupes de télécoms dans la région en réalisant une croissance de 400%, passant de 14 millions d'abonnés en 2007 à 55 millions en 2008. Son CA a aussi connu une croissance de 85% entre 2007 et 2008, atteignant ainsi 5,3 milliards de dollars”, s'enorgueillit-il, avant d'insister sur le fait de dépasser et de maintenir le seuil de 5 millions d'abonnés, et ce, malgré la désactivation massive des puces non identifiées. Opération d'identification des puces anonymes, services à valeur ajoutée (l'Illimité de Nedjma, Pack N'Ternet, Z'hoo et autres offres de promos), Joseph Ged a ainsi passé en revue le chemin parcouru durant 2008, en plus du contrat signé pour la première fois avec une entité publique pour la promotion du tourisme ou encore la participation à des actions à caractère humanitaire ou le sponsor des équipes de foot, etc. Une année d'exercice pleine et riche en événements, mais aussi parsemée d'embûches. À ce propos, le responsable de Nedjma dénoncera carrément la concurrence déloyale qui caractérise le marché algérien. “Nous n'avons pas de problème avec Mobilis”, précisera Ged, sans nommer l'unique concurrent qui reste et lance un appel fort à l'adresse de l'ARPT pour réagir à cette situation en opérant des changements et d'établir des garde-fous pour le respect des lois. “Il existe un abus concernant la position de dominance et des irrégularités au niveau de la tarification, ainsi que la communication”, et de proposer dans la foulée les solutions qui pourraient se traduire, de son avis, par la redynamisation du marché. “Nous ne pouvons continuer à fonctionner de la sorte ; nous nous sommes donné 18 mois au plus tard pour réussir à rééquilibrer le marché et faire en sorte que l'opérateur dominant ne détienne plus que 45% des parts de marché.” Un défi que s'est fixé Nedjma qui semble croire fort en son avenir et attend le lancement de la 3G pour laquelle il a répondu à la manifestation d'intérêt lancée déjà depuis des mois. En attendant également l'évolution vers la portabilité et l'interconnexion sur le multimédia, Nedjma fait part de son satisfecit concernant la qualité de son réseau que le lui reconnaît volontiers l'ARPT et lui concède les 99,1% pour 90% de la population. 2 739 BTS ont été installés par l'opérateur qui emploie 1 600 personnes et dispose de 37 espaces Nedjma, 200 espaces services, 6 distributeurs et 23 000 points de vente. Nabila SaIdoun