Le rideau est tombé sur les manifestations qui ont couronné le premier concours national de la caricature organisé par la Maison de la culture de Béjaïa. S'il faut déjà parler de bilan, il faut dire qu'il est plutôt mitigé même si l'initiative est louable et constitue une première en Algérie. La manifestation a été globalement positive mais nous avons relevé quelque fébrilité et des tâtonnements dans l'organisation surtout à l'ouverture et à la clôture. L'ouverture s'est faite tout de go, sur des chants religieux entonnés par une chorale d'enfants loin d'être au point. On attendait une multitude de témoignages sur la vie et l'œuvre de Saïd Mekbel —et sur sa mort décrétée par des barbares— mais on a dû se contenter d'une seule voix : celle de Arezki Tahar (Kiki) qui a su trouver un verbe simple qui a suscité l'émotion. On craignait l'absence de public aux trois conférences programmées à 14h et en semaine, mais nous avons eu l'agréable surprise de voir la salle relativement bien garnie à chaque séance. Devant un public plutôt profane qui comprenait des enfants, les intervenants ont dû écourter leurs communications pour laisser place aux débats. Il fut beaucoup question de la censure et de la liberté d'expression, liberté que le caricaturiste Boukhalfa Baki a pu “quantifier” : “On n'utilise que 5% de la liberté d'expression potentielle”Au point de vue de la participation au concours proprement dit, on a enregistré des chiffres plutôt honorables : une cinquantaine de dessinateurs d'une vingtaine de wilayas ont présenté leurs œuvres. Le niveau va du simple balbutiement aux œuvres beaucoup plus abouties ; on a vu même des dessins d'enfants auxquels on aurait dû réserver un prix spécial puisque le thème de la compétition était la violence envers les enfants. Avant de découvrir le palmarès, on a écouté une intervention assez remarquable de la psychologue Rachida Brahim qui a procédé à une évaluation psychologique des dessins exposés avant de s'étendre plus généralement sur toutes sortes d'agressions dont sont victimes les enfants. L'événement, qui en est à sa première édition mérite d'être réédité, expurgé de quelques erreurs facilement évitables. Le palmarès a distingué cinq artistes à la place des trois prévus initialement : les premier et deuxième prix ont été attribués à deux caricaturistes, ex aequo. PALMARÈS Premier prix ex aequo : KECHKACHE Mohcène (Batna) GHAGALI Zoubir (Khenchela) Troisième prix ex aequo : MEDJANI Ahmed (Béjaïa) ALAB Tahar (Tizi-Ouzou) Cinquième prix : AHADDAD Farid (Béjaïa) Abdelaziz YESSAD