Le tribunal criminel d'Oran statuera, demain, sur une affaire de terrorisme, avec pour fond l'attentat suicide de Batna qui visait le président de la République. Huit personnes comparaîtront dans le box des accusés pour répondre des chefs d'inculpation d'appartenance aux groupes terroristes, apologie de terrorisme, atteinte à la sûreté de l'Etat, détention d'armes de guerre et non-dénonciation. Une affaire qui apparaît comme un prolongement naturel de l'enquête policière sur l'attentat suicide de Batna et l'identification du kamikaze Belzrag Lahouari, alias Abou Mokdad El-Yamani, originaire du quartier populaire de Medioni. Les investigations mèneront les enquêteurs sur la piste des huit accusés, également originaires de la wilaya d'Oran. À la suite des informations qui leur sont parvenues, les éléments de la Brigade mobile de la Police judiciaire ont accentué leur surveillance du groupe. Le 20 décembre 2007, le premier élément du groupe, en l'occurrence S. Mohamed El-Amine, alias Mohamed El-Masry, est arrêté. À partir de là, d'autres arrestations suivront. Les éléments de l'enquête révéleront l'implication de H. Djilali, un repenti qui a bénéficié de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il reconnaîtra ses liens avec A. Samir, “émir” du groupe de la mort. Ce dernier a même chargé Djilali de recruter de jeunes djihadistes pour alimenter les maquis de l'est du pays, notamment à Tébessa. Il prendra alors attache avec S. Sofiane, alias Abou Hatem, un vétéran de l'Irak, qui était un fidèle de la mosquée Ibn-Taymia au même titre que le kamikaze Belzrag Lahouari. Un autre mis en cause, B. Hamza, a révélé que A. Samir a quitté son domicile en 2007 et que la mission principale de ce dernier consistait à encourager les jeunes en vue de les recruter dans les groupes terroristes. Il affirmera aux enquêteurs que Belzrag Lahouari était très proche de lui. Selon les témoignages des accusés, c'est grâce à la contribution de A. Samir que Belzrag Lahouari avait suivi des cours d'instruction “militaire” dans un “centre de vacances” situé dans la wilaya de Aïn Témouchent. Ils ajouteront que l'“émir” dispensait à ses disciples des cours en les incitant à commettre des attentats suicide contre le président de la République. SAïD OUSSAD