Les huit accusés étaient des amis du kamikaze qui s'est fait exploser à Batna lors de la visite du chef de l'Etat. Le tribunal criminel d'Oran statuera, demain, sur l'une des plus grandes affaires terroristes qui a défrayé la chronique et mis en alerte les services de sécurité pendant plusieurs semaines. Il s'agit de l'affaire des 8 personnes poursuivies pour l'attentat terroriste dont le kamikaze, Belzrag Lahouari, qui visait l'assassinat du président de la République à Batna en 2007. Ainsi, les mis en cause répondront à plusieurs chefs d'inculpation dont, entre autres, l'appartenance aux groupes terroristes, apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté d'Etat, détention d'armes de guerre et non-dénonciation. Selon des sources judiciaires, les huit mis en cause sont, tous, originaires de la wilaya d'Oran. Ils ont été arrêtés suite à une enquête judiciaire ouverte par les services de sécurité portant sur l'identification du kamikaze Belzrag Lahouari, alias Abou Mokdad El Yamani, qui s'est fait exploser lors de la visite présidentielle à Batna. Le suicidaire, selon l'enquête, est originaire du quartier populaire de Mediouni. Ce dernier était étroitement lié à ses compères du groupe composé de Seddouki Mohamed El Amine alias Mohamed El Masry, Belbachir Hamza, Hamdane El Djilali, Achraf Mohamed, Mahmoudi Mohamed, Allouche Lahcene Sofiane et le très recherché Amalou Samir, émir du groupe de la mort. Les mis en cause se rencontraient, régulièrement, au niveau de la mosquée Ibn Taymia située au milieu du quartier de Adda Ben Aouda (ex-Plateau), dont l'imam n'est autre que Samir Amalou. À la suite des informations qui leur sont parvenues, les éléments de la brigade mobile de la police judiciaire ont accentué leur surveillance du groupe. L'action s'est soldée par l'arrestation, le 20 décembre 2007, du premier élément du groupe, en l'occurrence le dénommé Seddouki Mohamed El Amine. A partir de là, d'autres arrestations suivront. Aussi, les éléments de l'enquête ont révélé l'implication d'une autre personne à savoir Hamdane El Djilali. Ce dernier était, auparavant, impliqué dans une affaire de terrorisme mais il a bénéficié des apaisements contenus dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Son audition a donné lieu à des déclarations révélatrices. En effet, il a reconnu qu'il était le complice du très recherché Samir Amalou. Ce dernier a même chargé Hamdane El Djilali de procéder au recrutement des jeunes en vue de les intégrer dans les organisations terroristes et les expédier aux maquis de l'est du pays, notamment à Tébessa. A la recherche des jeunes recrues, il prend attache avec Serrir Sofiane alias Abou Hatem, «un homme de confiance». D'autant plus, ce même Serrir a fait l'Irak en transitant par la Syrie en juin 2007. La même personne était un fidèle de la mosquée Ibn Taymia au même titre que le kamikaze Belzrag Lahouari, deux disciples de l'Imam. Un autre mis en cause qui, tombé dans le filet, Belbachir Hamza, a révélé que Samir Amalou a quitté son domicile en 2007 et que la mission principale de ce dernier consistait à encourager les jeunes pour qu'ils rejoignent les groupes terroristes. Selon les aveux de tous les accusés, grâce à la contribution de Samir Amalou, Belzrag Lahouari avait suivi un instruction «militaire» dans un «centre de vacances» situé dans la wilaya de Aïn Témouchent et que l'émir du groupe de la mort dispensait à ses disciples des cours en les incitant à des attentats kamikazes contre le président de la République.