De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Convaincus d'appartenance à un groupe terroriste armé, Seddouki Mohamed El Amine, Benbachir Hamza et Hamdane Djillali ont été condamnés, hier après-midi, à sept ans de réclusion par le tribunal criminel d'Oran. Les cinq autres inculpés, poursuivis dans le cadre du même procès, ont, eux, bénéficié de l'acquittement. Les huit accusés avaient été arrêtés au cours de l'enquête préliminaire qui avait suivi l'attentat suicide de septembre 2007 à Batna. L'attentat, dont on dit qu'il avait d'abord visé le président de la République en visite dans la wilaya, avait fait 22 morts et plus de cent blessés. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, l'auteur de cet attentat suicide, Belazrag Lahaouari, dit «Abou Mokdad El Yamani», était originaire du quartier de Medioni où il entretenait des liens avec les huit accusés appartenant au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Au cours de leur comparution hier devant le tribunal criminel, tous les accusés sont revenus sur leurs déclarations initiales (devant la police et le magistrat instructeur), à travers lesquelles ils reconnaissaient les faits et affirmaient avoir été torturés par les services de police. Interpellé en décembre 2007 à la gare routière de Yaghmoracen en possession de jumelles à vision nocturne, d'une carte topographique de l'Algérie, d'une boussole, Seddouki Mohamed El Amine, alias «Abou Mouad», a, selon l'acte d'accusation, reconnu appartenir à un groupe terroriste et permis l'arrestation de ces autres compagnons : «Faux, a-t-il nié hier, “khatini el irhab” et je ne connais aucune de ces personnes !» Légèrement agacé par ce retournement, le président demande à l'accusé s'il est au courant de l'affaire de Batna : «Non», répond Seddouki. «Et Belazrag Lahouari ?» «Je ne le connais pas»,répètel'accusé. Lorsqu'ils défileront devant le tribunal, les sept autres accusés nieront tous les faits qui leur sont reprochés : «Je ne suis au courant de rien, je n'ai jamais été armé», s'est entêté Benbachir Hamza, également poursuivi pour appartenance à un groupe terroriste armé. «C'est la police qui m'a extorqué les aveux par la torture.» Imperméable à ces dénégations et convaincu de la culpabilité des inculpés, le représentant du ministère public a requis 20 ans de réclusion à l'encontre de quatre accusés, dont les trois condamnés, 10 ans de réclusion à l'encontre d'un autre qui comparaissait pour apologie du terrorisme et cinq ans de prison ferme pour les trois restants pour non-dénonciation de crime. Les avocats de la défense ont, eux, plaidé l'innocence de leurs mandants, insistant sur l'absence d'antécédents judiciaires. Au terme de rapides délibérations, seuls Seddouki Mohamed El Amine, Benbachir Hamza et Hamdane Djillali ont été condamnés à sept ans de réclusion, le reste des accusés ayant été acquittés.