Les quelque 734 élèves du technicum de la commune d'Iferhounène (60 km environ au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) vivent un véritable calvaire. En effet, depuis la rentrée scolaire et le début de la saison pluviale, ces élèves, dont beaucoup viennent des communes voisines, ont les pieds dans l'eau. Les plafonds des salles de cours risquent à tout moment de s'effondrer sur leurs têtes. Certains ateliers et classes ont été fermés par mesure de sécurité, d'autres attendent leur tour, tant que la situation persiste. Ces conditions sont inadmissibles, estime-t-on. La directrice de l'établissement dira avoir “frappé à toutes les portes mais rien ne semble arriver pour régler le problème. Un bureau d'études est venu faire le constat, mais depuis, plus rien ; ils ne sont jamais revenus”, déplore-t-elle inquiète sur l'avenir de cet établissement public, sis à hauteur du col de Tirourda, un lieu-dit réputé pour la rigueur de son climat à pareille période comme c'est le cas d'ailleurs pour toute cette région montagneuse. Pendant ce temps, les élèves sont livrés à des risques permanents dans les classes comme dans les dortoirs. Ces derniers abritent 50 élèves, obligés d'y dormir malgré tout ce que cela représente comme danger, notamment pour ce qui est de la santé des élèves. Ils s'y entassent en effet au premier étage de cet immeuble insalubre. En fait une situation anti-pédagogique à bien des égards. La chaudière fait également défaut, ce qui a été constaté sur place. Avec une seule pompe, cette machine n'arrive pas à réchauffer les étages supérieurs de l'établissement, avec de surcroît les vitres cassées de la plupart de ses salles et de sa cantine scolaire. Une bonbonne de gaz butane se trouve à l'intérieur de la cuisine du resto scolaire, alors que c'est strictement interdit. La raison est que la niche conçue pour ce faire n'est pas couverte, et le gaz se givre à l'intérieur des bouteilles pendant les grands froids, contraignant ainsi les fonctionnaires à opter pour cette solution de facilité mais non moins dangereuse. “Nous courrons constamment le risque d'être électrocutés. Le danger existe et il est favorisé par une infiltration massive des eaux par le plafond”, dira un fonctionnaire rencontré sur les lieux. Selon Mme Si Hadj, directrice de cette école, les travaux devaient être réalisés dans le cadre d'un budget de wilaya, mais cette enveloppe tarde à venir. “Nous n'avons pas les moyens de prendre en charge de tels travaux”, explique-t-elle avec anxiété. Kocila Tighilt