Le ministre explique que la nourriture distribuée dans les cantines scolaires, dont le nombre augmente d'année en année, est d'abord un geste pédagogique avant d'être un acte de solidarité. “Je ne considère pas la nourriture scolaire comme une action de solidarité mais comme un travail pédagogique.” C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, à l'ouverture d'un séminaire national sur la gestion des cantines scolaires. À ce propos, le premier responsable du secteur a mis l'accent sur l'importance de la mise en place d'une loi pour une meilleure gestion administrative, matérielle, financière et éducative, pour que les élèves aient droit à une alimentation et à la mise en place de nouvelles techniques de gestion. Concernant la gestion financière, M. Benbouzid a tenu à préciser qu'“avec la mise en place de ce décret, nous allons mieux protéger nos cantines d'éventuelles tentatives de détournement”. Il a aussi ajouté que c'est “exagéré” de dire que 2,4 milliards de DA ont été détournés par un directeur d'école, mais sans pour autant nier qu'il y ait eu détournement. Pour le premier responsable de l'éducation, mettre des cantines à la disposition des élèves diminuera le taux de déperdition scolaire. Il insiste aussi sur le fait qu'il est impossible d'éradiquer ce phénomène. De plus M. Benbouzid a martelé qu'il est nécessaire de bien gérer les finances de l'Etat et que toute personne qui ne le fait pas sérieusement sera jugée. “Avec la crise financière mondiale, notre pays vit une situation similaire à celle de 1985, et c'est pour cela que nous devons faire très attention à nos dépenses et aujourd'hui, je suis venu vous dire que vous allez être jugé sur chaque sou que l'Etat vous a remis”. Le ministre de l'Education a également affirmé que son département n'est pas responsable de la gestion des cantines, lesquelles relèvent des APC. Comme ces dernières dans leur majorité n'ont pas les moyens, alors l'Etat a décidé de les conventionner, dit-il en réaffirmant le rôle des présidents d'APC pour ce qui est de la gestion. “Bien que c'est l'Etat qui finance les cantines, les présidents d'APC gardent cependant leurs prérogatives.” Par ailleurs, M. Benbouzid a confirmé que les aides de l'Etat vont uniquement aux villes qui en ont le plus besoin. Pour ce qui est de la prolifération du nombre des cantines, le ministre révèle qu'aujourd'hui l'Algérie compte 12 319 cantines contre 4 384 en 1999 et que le budget est passé de 500 millions de DA en 1999 à 12,4 milliards de DA pour cette année. Concernant le nombre de bénéficiaires de ces cantines, le nombre est passé de 600 000 en 1999 à 2 700 000 en 2008. À cet effet, le coût de la ration alimentaire a sensiblement augmenté, passant de 6 DA pour le Nord et 7 DA pour le Sud en 1999 à 30 DA pour le Nord et 35 DA pour le Sud en 2008. Pour finir, M. Benbouzid a réaffirmé que ce séminaire s'adresse à l'ensemble des personnels scolaires (inspecteurs, conseillers, gestionnaires, directeurs d'école, médecins des UDS) avec la participation de représentants des ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Santé et de la Solidarité, ainsi que des représentants des parents d'élèves. DJAZIA SAFTA