Après deux soirées où des artistes algériens et étrangers se sont produits sur la scène d'Ibn-Zeydoun, “Alger meeting Jazz” referme ses portes ce soir, avec une découverte algérienne, le collectif Indjez, après la prestation des “agités” d'AJT. À ne pas manquer. La manifestation “Alger meeting Jazz” a démarré timidement mardi dernier avec un concert du groupe de jazz oriental Daxar, et celui d'Eugène Kounker qui se spécialise dans l'afro-jazz. C'est donc face à une assistance peu nombreuse que le groupe Daxar, qui tient son nom du mot kabyle “akhessar”, parce que le fondateur et leader du groupe, Moulay Aït Si Ahmed était surnommé ainsi par son père puisque véritable garnement dans sa jeunesse. Alternant le jeu à la guitare et au luth, et en compagnie de cinq autres musiciens (basse, batterie, percussions et flûte), ainsi que d'un “guest” – Hassen, un jeune chanteur marocain très talentueux – , Daxar, malgré des réglages sono pas vraiment au point, a fait une belle prestation. Daxar a ainsi présenté plusieurs compositions, notamment la magnifique chanson Paris, qui est un mélange sonore magnifique composé par Hassen, et qui rappelle le style de Cheikh Sidi Bémol. Est venu ensuite le tour d'Eugène Kounker à se produire, et partager avec la salle, son jazz afro. La place devait être cédée hier au jazz pur et dur du groupe Yapa et de Frederic Monino. Ces artistes ont donné un avant-goût pour la dernière nuit de ce soir, d' “Alger meeting Jazz” où un concert exceptionnel attend le public algérois avec le collectif AJT & Guests, ainsi que le jeune groupe révélation Indjez, qui pratique une forme de jazz oriental. Selon M. Fellahi, directeur de l'Oref, longtemps patron d'Ibn Zeydoun, que nous avons contacté par téléphone : “Indjez est un véritable phénomène. En fait, nous les avons découverts par le bouche à oreille. Ils avaient l'habitude de se produire dans les grands hôtels d'Alger. Et dans un de ces établissements, le groupe a laissé une très bonne impression. Donc nous sommes partis les voir et on a constaté qu'ils avaient un très bon niveau, on leur a alors proposé de faire partie du plateau artistique.” Indjez présentera au public de ce soir un programme musical fait de nouveautés. Appellation et mini-polémique En revanche, Alger jazz Meeting n'est pas un festival, tient à préciser Fellahi, qui veut faire le distinguo avec la principale manifestation du genre dans le pays, le Dimajazz, programmé traditionnellement au printemps. “On n'aspire pas à ce que ce Alger Meeting jazz soit une continuité avec le festival Dima Jazz et on ne veut aucunement que ces rencontres deviennent un festival parce qu'on ne veut pas faire de l'ombre justement à Dima Jazz. Donc le fait qu'il n'y ait pas de master-class ou de rencontres est tout à fait normal et c'est là, toute la connotation avec un festival.” Fellahi fait ainsi taire les rumeurs Concernant la délocalisation du festival Dima Jazz de Constantine vers Alger. En effet, une grande polémique est née il y a quelques mois, lorsque le Acima Jazz de cette année a été annulé. Face à la manifestation pérenne et autonome de Dima Jazz, Alger a, à présent, son tremplin jazz. Plus largement, pour M. Fellahi, “les objectifs à long terme sont de faire plusieurs concerts jazz qui s'étaleraient de 5 à 6 nuits, où on proposera des soirées thématiques. En fait, notre principal objectif est la promotion culturelle et nous avons remarqué qu'il y avait du potentiel mais nos jeunes sont retranchés.” Plus qu'une pratique courante, le jazz est une tradition auprès du public algérois grâce également aux différents concerts organisés par le Centre culturel français d'Alger. Ce soir, à partir de 19h30, le voyage continue et se termine au pays du jazz, pardon, d'Indjez. Mais ce n'est certainement qu'un au revoir. Sara Kharfi