Ce soir, l'ultime qaâda, à ne pas rater, verra se produire le groupe Indjez (oriental jazz) et AJT que mènent Azzedine Tebibel et ses Guests dont Mokhtar Samba. La salle Ibn Zeydoun a accueilli mardi soir deux superbes concerts entrant dans le cadre de «Alger Jazz Meeting», un évènement organisé par l'Oref et l'agence pour le rayonnement culturel. Pas beaucoup de monde pour ce premier soir. Le froid et la pluie qui nous attendent cet hiver en ont dissuadé probablement plus d'un. La première partie fut animée par le groupe Daxar. Moulay Aït Si Ahmed, initiateur du groupe Daxar, s'est entouré d'amis et de très bons musiciens pour donner forme à ce qu'il qualifie de World oriental. Plus qu'un groupe, Daxar est un projet original qui s'articule autour d'un noyau dur de musiciens, évoluant depuis longtemps, ensemble ou en parallèle, dans diverses formations (Gnawa Diffusion, Cheikh Sidi Bémol, Takfarinas, Gaâda Diwane de Béchar, Thalweg, ONB) et qui, riches de leurs expériences musicales multiples - aussi bien occidentales qu'orientales -, prennent aujourd'hui plaisir à tisser de nouvelles «nappes» instrumentales. Le groupe travaille actuellement sur le premier album qui paraîtra début 2009, avec des invités tels que Florence Touiar, Manu le Houezec, Mohamed Dilmi, Hassan Idbassaïd et d'autres belles voix de la scène maghrébo-orientalo-parisienne. Originellement instrumental, le groupe s'est distingué par des musiciens dont on peut citer Amar, à la percussion, Hervé le Bouche à la batterie, le Marocain Hassan Idbassaïd et Manu le Houezec à la flûte et saxophone. Parmi les titres joués, on notera, Zyriab, voyage de l'Andalousie à l'Orient, Berbère Blues, sur un texte poétique de Si Mohand U'Mhand, Andalous sur des airs flamenco, Paris, chanté en français sur un texte de l'écrivain Tahar Benjelloun, Nus Nus en Tanger, à propos d'un Africain qui brave le détroit de Gibraltar...enfin Techno oud, ou Traffic in Cairo. Le second groupe qui s'est produit avec une heure de retard est Eugène Kounker, faisant dans l'afro jazz. Plus punchy et énergétique que le précédent, ce dernier a séduit encore plus le public par ses airs roots et ses flots de guitare nettement entraînants. Accompagné d'une choriste, bonne danseuse, le groupe Eugène Kounker a mis de l'ambiance dans la salle malgré l'absence du public qui se faisant sentir... Avec des morceaux comme Fatima, Question d'identité, Minata ou encore Méditations, le groupe oscillant entre humour et gravité, rock et blues évoquait, tour à tour, la beauté de la femme africaine ou encore l'enfance difficile dans certains pays d'Afrique. Le groupe que dirige Kounker Eugène Somé, artiste-musicien burkinabé invitait les gens à se lever et à danser. Cet artiste vient de mettre sur le marché discographique son troisième album intitulé Sabanan. Il signe son retour sur la scène musicale burkinabée après cinq années d'absence pour «préparer un album qui puisse être écouté même dans 30 ans» dit-il. Avec les rythmes endiablés du jembé et autre percussion et tempo meringué, la liesse africaine s'est effectivement donné rendez-vous à la salle Ibn Zeydoun. Hier, «Alger Jazz Meeting» conviait les amateurs de jazz à apprécier un autre menu musical emmené par Yapa et Frederic Monino. Ce soir l'ultime qaâda, à ne pas rater, verra se produire le groupe Indjez (oriental jazz) et AJT que mènent Azzedine Tebibel et ses Guests. On croit savoir que Mokhtar Samba qui s'est distingué lors du dernier Festival international de la musique gnawie sera de la partie. Alors, ne manquez pas ce rendez-vous déjanté de délire musical dans ses couleurs les plus convoitées, et tellement bleues, bien entendu...Autrement jazzy! Un avant-goût, un exercice préparatoire et salutaire de ce que sera le Festival panafricain cette année...