Sons n Le rendez-vous musical d'Alger Jazz Meeting a pris fin, hier, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-El-Feth). Pendant trois soirées (mercredi, jeudi et vendredi), des formations musicales, algériennes et étrangères, se sont succédé sur la scène, gratifiant le public, aussi bien amateur que connaisseur, de belles compositions musicales, les unes inspirées des standards, les autres du terroir. C'étaient des moments forts de rencontres musicales et de partage de sonorités. Six concerts étaient au programme, deux récitals pour chaque soir, et à chaque rendez-vous les groupes ont fait preuve d'interprétation avérée et bien accueillie par l'assistance. Les récitals étaient de bonne facture et on peut dire qu'ils ont marqué, et ce, d'une manière indélébile, cette deuxième édition de Alger Jazz Meeting. Cette dernière s'est distinguée par une belle brochette d'artistes : six formations musicales, dont les Algériennes (Madar, Sinoudj et Fayçal Salhi Quintette) et les étrangères (Mario Canonge Trio, Pascal Shaer Trio et Raaga Trio). Alger Jazz Meeting était pareil à un voyage en musique et à une découverte d'une nouvelle manière d'approcher l'art de la composition et de la création musicale. Cela est d'autant plus vrai quand les instruments modernes vont à la rencontre des instruments traditionnels et qui, une fois l'association et la fusion faites, donnent lieu à une orchestration belle et originale. Les trois soirées se sont distinguées effectivement par une grande originalité. La fusion de sons modernes et d'accents orientaux dans une combinaison musicale éclectique et porteuse d'une sensibilité, était habilement imaginée et avec créativité. A noter que Alger Jazz Meeting est un rendez-vous musical qui se veut annuel. Initié par l'Office Riad-El-Feth (OREF), ce mini-festival, voire meeting, comme se plaît à le dire Adnane Ferdjioui, l'organisateur, consiste plutôt à privilégier et à développer des rencontres musicales entre professionnels et amateurs, sans pour autant prétendre faire de l'ombre au Dima Jazz de Constantine. Ce meeting musical se veut également – et c'est d'ailleurs l'objectif premier des organisateurs – de faire connaître les jeunes formations algériennes qui œuvrent dans ce genre musical, qu'est le jazz et le jazz-fusion, une tendance de plus en plus ancrée dans les mœurs des jeunes musiciens. Car leur souci est de se démarquer des partitions classiques et standard et de composer un imaginaire musical spécifique qui renvoie à leur univers culturel. C'est ainsi que, par exemple, le groupe Sinouj de Constantine fait dans le jazz-malouf. Le groupe Madar a également chauffé la salle avec des compositions hybrides : une musique où se superposent d'autres, mais qui reste très attachée aux origines du groupe. Le violon est là pour le rappeler, pour rappeler les racines du groupe et aussi pour montrer l'universalité du jazz avec la fusion. Alors que Fayçal Salhi Quintette crée des morceaux qui flirtent avec des sonorités jazz, berbères et arabes. Ainsi, aux sons d'inspiration occidentale, se sont associées et mêlées des intonations des sonorités orientales et africaines. Alger Jazz Meeting est dédié à la musique et à la création artistique et offre des moments riches et exceptionnels, puisqu'il est question de diversité de la culture musicale. C'est un carrefour de métissage musical.