C'est le département qui concentre la plus importante communauté immigrée de France, là où il y a le plus d'Algériens. Ici, l'islam est même la première religion. En 2005, la Seine-Saint-Denis s'est fait connaître dans le monde par la violence des émeutes qui avaient conduit le gouvernement à décréter l'état d'urgence pour la première fois depuis la fin de la guerre d'Algérie. Hier, le Conseil des ministres français a décidé de nommer à la tête de ce département le fils d'un ouvrier qui avait quitté sa Kabylie natale dans les années 1950 pour chercher sa subsistance dans les froides terres du nord de la France. C'est là, dans le Pas-de-Calais, qu'est né en 1959 Nacer Meddah. C'est un pur produit de la méritocratie. Il ne doit pas sa promotion à une discrimination positive chère au président Sarkozy. Elevé par une mère veuve, c'est l'un des enfants d'une fratrie qui compte une proviseure de lycée et un ingénieur en informatique. Il a déjà été préfet de l'Aube, en 2006. “C'est un bon exemple de préfet, de personnalité, de haut responsable public issu de la diversité (et) de la politique de promotion, du volontarisme, de la diversité au plus haut niveau de l'Etat”, a commenté le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Le nouveau préfet de la Seine-Saint-Denis a passé la majeure partie de sa carrière au sein de l'administration publique, notamment à la direction du Trésor. Il intègre cette administration en 1987 en tant qu'attaché d'administration centrale au service des participations et des financements. Ce spécialiste des questions financières et monétaires ne lui est véritablement infidèle que de 1990 à 1993, période pendant laquelle le haut fonctionnaire est le conseiller technique d'Elisabeth Guigou, alors ministre déléguée aux Affaires européennes. Son dernier poste au Trésor, avant qu'il ne rejoigne la Cour des comptes en 2002, sera celui de chef du bureau des affaires européennes. Nacer Meddah est la deuxième personnalité algérienne à accéder au rang de préfet en France. En 2004, la nomination d'Aïssa Demouche, qui dirigeait alors une grande école de commerce, s'était faite dans un climat de controverse. M. Demouche avait demandé à quitter ses fonctions pour cause de maladie. Le mois dernier, en pleine obamania, le président Sarkozy avait nommé un premier préfet d'origine africaine. A. Ouali