RESUME : Lorsque éva se lève, Zohra est déjà arrivée. Elle découvre que ses parents sont déjà levés et prêts à partir. Elle les prie de rester mais ces derniers refusent. Ils ne reviendront chez elle que pour l'aider à emménager chez eux. Elle ne cédera pas au chantage affectif… 15iéme partie Eva est si peinée qu'elle n'a plus aucune envie. Elle ne prend pas son petit déjeuner et elle va s'enfermer dans la chambre. Elle a mal au cœur, mal aux tripes. Elle ne comprend pas pourquoi ils lui ont imposé d'effectuer ce choix. Ses parents n'auraient pu trouver meilleur moyen pour la torturer. Zohra la laisse tranquille pendant près d'une heure. Une fois la maison en ordre, elle va la voir. - Ça va mieux? - Oui. - Si vous n'avez pas besoin de moi, je pars. - Tu as fait plus que de raison. Merci Zohra… Rentre bien ! - Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi, à la maison. Eva promet de le faire. Zohra ferme à clef en partant. Eva voudrait pleurer tant elle souffre au plus profond de son cœur mais les larmes ne coulent pas. Elle a tant pleuré son mari que maintenant, même chagrinée ou peinée, elle n'a plus de larmes. Elle sursaute lorsqu'on sonne avec insistance à l'entrée. Elle est forcée de quitter son lit. De la fenêtre du salon, elle peut voir son amie Feriel. - Qu'est-ce qui t'amène ? Même si elle éprouve le besoin de rester seule, elle ne peut pas laisser son amie repartir. Elle va lui ouvrir. Feriel s'apprêtait à repartir. - Tu en as pris du temps ! - Je n'avais pas réalisé qu'on sonnait chez moi, répond-elle. Kheir madjabek ! - Kheir ! J'ai appris que tu as failli être agressée chez toi ! réplique Feriel. Est-ce vrai ? - Oui. - Ma pauvre amie… Heureusement que tu as su te défendre ! Dans le quartier, on parle de ta bravoure. La peur ne t'a pas fait perdre ton sang-froid, c'est bien ! - Oui. Eva la précède à la cuisine. En ouvrant le réfrigérateur, Feriel remarque la nourriture prête. - Tu attends des invités ? - Non, ils sont partis tôt ! Mes parents étaient venus me raisonner. Ils devaient espérer que cet incident m'ouvrirait les yeux, lui confie Eva. Ils sont repartis fâchés… - Ils ont raison. Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça, rétorque Feriel. Soit tu pars vivre en famille, soit tu refais ta vie… Il y a cinq ans que tu es veuve. Tu n'as pas d'enfant à qui te consacrer ! Penses-tu que ton mari serait resté aussi longtemps sans refaire sa vie ? - Nadhir, qu'il repose en paix, aurait chéri mon souvenir ! Jamais il ne m'aurait remplacée par une autre. - Va raconter ça à d'autres ! rétorque son amie. Il ne serait jamais resté veuf longtemps. Alors que toi, tu passes à côté de la vie. Pourquoi ? Pour rien ! - Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi me parles-tu sur ce ton ? Feriel secoue la tête. Elle n'a pas le choix. - C'est au nom de notre amitié que je me permets d'être aussi dure ! Et puis, je dois de te dire ce que je pense réellement de ta situation. - Alors comme ça, toi aussi, t'es de leur parti ? - Eva, je suis ton amie, pas la leur, lui rappelle Feriel. Alors, si je te dis que tu fais fausse route, je n'exagère pas ! Tes parents ont raison ! C'est toi qui as tort de ne pas les écouter, dit elle, avant de rectifier. De nous écouter ! Si on insiste tant, c'est parce qu'on t'aime ! - Tu ne crains pas que je te mette dehors ? Feriel prend une assiette pleine de gâteaux. - Pas avant d'avoir goûté à tous ses plats et mis ses gâteaux dans une boîte. A. K. (À suivre)