M. Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), se rendra dans la seconde moitié d'octobre à New York, où il doit s'entretenir avec le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon. Mohamed Abdelaziz rencontrera également à cette occasion les représentants des pays membres du Conseil de sécurité. Une annonce faite par les représentants de la RASD à l'ONU au moment où une vraie bataille diplomatique marque les débats de la quatrième commission de décolonisation à l'ONU. Les entretiens de M. Abdelaziz porteront sur «la situation actuelle du processus de paix au Sahara occidental et ses perspectives, à la lumière des derniers développements», a-t-il précisé. Il s'agira de la seconde visite du président sahraoui à l'ONU depuis l'élection de M. Ban à la tête de l'Organisation mondiale, en janvier 2007. Le représentant de la RASD saisira la tribune de cette commission chargée de la décolonisation pour rappeler que la pré-condition marocaine d'autonomie est à l'origine de la paralysie des négociations de Manhasset. «Les dernières négociations de Manhasset n'ont pas avancé, même dans l'établissement de certaines mesures de confiance proposées par l'ONU, parce que le Maroc pose la pré-condition» d'autonomie, a déclaré le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari. Cela «constitue une violation de la résolution 1754» adoptée en avril 2007 par le Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il affirmé. «Si cette pré-condition infondée n'est pas retirée, un progrès substantiel lors de futures négociations n'est, simplement, pas possible», a-t-il souligné. La résolution 1754 avait établi le cadre légal des pourparlers directs qui avaient démarré deux mois plus tard entre le Maroc et le Front Polisario, sous l'égide des Nations unies, avec pour but de parvenir à une «solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Les premiers quatre rounds desdites négociations se sont déroulés sans parvenir à une avancée. Un cinquième round est prévu après la confirmation attendue de la nomination de l'Américain Christopher Ross en tant qu'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, au Sahara occidental. «Le retranchement du Maroc derrière sa position prolongée d'intransigeance, conjuguée à sa répression continue contre notre peuple, n'aidera pas à établir la confiance et les conditions nécessaires à une solution pacifique basée sur l'autodétermination», a-t-il prévenu. Le Maroc «évoque ouvertement un réalisme politique dangereux, taché d'un sang innocent, comme substitut à la légalité internationale», a déploré le représentant du Front Polisario. Face à l'offensive sahraouie, les Marocains, de leur côté, ne restent pas les bras croisés. A leur tour, ils tentent de faire valoir leur thèse d'autonomie. Pas plus tard que jeudi, Rabat a demandé à Madrid d'aider à une issue au conflit du Sahara occidental. Lors d'une rencontre à Rabat avec Maria Teresa Fernandez de la Vega, vice-présidente du gouvernement espagnol, le Premier ministre marocain Abbas El Fassi a demandé l'aide de l'Espagne pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental. «J'ai demandé à l'Espagne d'aider à ce que ce problème trouve une issue car nous désirons un Maghreb arabe uni, nous ne voulons pas de conflit avec nos voisins et parce que, dans la région, il existe un problème de terrorisme», a déclaré M. El Fassi lors d'un point de presse à Rabat. G. H.