Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a demandé jeudi à l'Union européenne de convaincre le Maroc à revenir à la table des négociations, suspendues depuis le mois d'août dernier. « Lors de cette rencontre, la première de ce niveau entre les responsables du Sahara-Occidental et ceux de la Commission européenne, nous avons demandé à ce que l'Union européenne œuvre pour convaincre le Maroc à revenir à la table des négociations et de lever son veto sur la nomination du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara », a déclaré M. Abdelaziz à l'issue de l'entretien, lors d'une conférence de presse organisée au Centre international de presse (IPC) à Bruxelles. Il a également souligné que cette rencontre est « très importante » parce qu'elle intervient à « un moment opportun », caractérisé par trois données essentielles : « La situation qui ne cesse de durer, alors que les négociations à l'ONU pour trouver une solution au problème du Sahara-Occidental sont dans une impasse réelle en raison des blocages marocains, la situation grave dans laquelle se trouvent les droits de l'homme dans les territoires occupés au Sahara-Occidental et la dernière décision prise cette année par l'Union européenne qui a accordé un statut avancé au Maroc. » Au sujet du statut avancé, Mme Ferrero-Waldner a affirmé au président sahraoui que l'article 94 de l'accord conclu entre les deux parties est « explicite » sur la question du Sahara-Occidental et l'exclut « clairement » de l'accord. M. Abdelaziz a déclaré avoir demandé à Mme Ferrero-Waldner que l'UE soit une partie qui participe à la recherche d'une solution au conflit et non pas qui complique le problème. Protestations contre le mur marocain Environ 200 manifestants dont 100 étrangers, solidaires avec la cause sahraouie ont protesté jeudi dernier contre le mur marocain au Sahara-Occidental. Ont pris part à cette manifestation des sympathisants venus du Mexique, des représentants de la jeunesse espagnole d'Andalousie et de Catalogne ainsi que des citoyens sahraouis des camps des réfugiés. Les manifestants ont lancé, selon la même source, « un appel urgent à la communauté internationale, aux ONG et aux personnalités éprises de paix et de liberté pour adhérer à la caravane de dénonciation de ce mur qui s'étend sur 2720 km ». Le responsable sahraoui a précisé, par ailleurs, que cette manifestation à laquelle ont appelé des organisation de soutien au peuple sahraoui à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, a été organisée sous le thème « Assez d'assassinats et de répression contre le peuple sahraoui ». Les manifestants ont brandi le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et des banderoles dénonçant la répression du peuple sahraoui par legouvernement marocain dans les territoires occupés et scandé des slogans appelant à mettre un terme à l'occupation du Sahara-Occidental par le Maroc. La manifestation a été également marquée par l'arrivée du « Cheval de Troie », déposé par l'artiste mexicain Carlos près du « mur de la honte ». A l'intérieur de cette œuvre artistique ont été déposées les différentes résolutions onusiennes relatives à la question sahraouie.