Hier, au premier jour de la grève nationale de cinq jours à laquelle ont appelé les syndicats autonomes des praticiens de la santé publique, le mot d'ordre a été largement suivi dans plusieurs régions du pays. Les chiffres d'évaluation des syndicats autonomes, ceux de l'administration de la santé font sortir des contradictions. À Béjaïa, le responsable du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique a avancé un taux de suivi de la grève de l'ordre de 100%. Alors que, selon la DSP, le taux d'évaluation est estimé à 36%. Selon les syndicalistes à Tizi Ouzou, la grève est suivie dans l'ensemble des services à environ 80%. Cependant, côté administration, on estime ce taux à juste 20% de suivi. À Constantine, le mot d'ordre de grève a été largement suivi par les médecins et les autres fonctionnaires du secteur public de la santé. Le taux de participation a atteint les 80% au niveau des polycliniques, nous a affirmé le docteur Mohteb, membre du SNPSP à Constantine. À Annaba, la grève a été suivie à 100% au niveau des hôpitaux, des PMI, des centres de santé et des UDS. C'est aujourd'hui que seront annoncés les chiffres officiels par le syndicat de la corporation mais, d'ores et déjà, au niveau de toutes les unités de santé publique, seuls les urgences et le service minimum étaient assurés dès les premières heures de la matinée. À Sétif, le mot d'ordre a été suivi à plus de 90%. En effet, les médecins spécialistes et généralistes exerçant au niveau des différents services du CHU Sâadna-Abdennour de Sétif n'ont assuré que le service minimum. “Nous avons débrayé pour faire entendre notre voix, nos revendications sont d'ordre socioprofessionnel, nous voulons notre dignité”, nous ont déclaré en chœur des spécialistes que nous avons rencontrés devant la DAPM du CHU. Par ailleurs, nous avons appris que les blouses blanches tiendront, mercredi prochain, un sit-in devant l'entrée de l'hôpital. Aujourd'hui, ils ont prévu une assemblée générale pour évaluer leur mouvement. À Mila et Chelghoum Laïd, le taux de suivi a été de 100% alors qu'à Ferdjioua, il a été de 80% selon les chiffres communiqués par le porte-parole du bureau du SNPSP de la wilaya de Mila. À Oran, les praticiens de la santé, affiliés aux syndicats (SNPSP, les maîtres-assistants et les professeurs docents…) membre de la coordination nationale des syndicats autonomes, ont suivi le mot d'ordre de grève. Rassemblés au niveau de la faculté de médecine, les grévistes ont réitéré leur refus de voir leur statut méprisé. “Il n'y a plus dans ce pays d'échelles de valeurs… Nous sommes sous-payés et les pouvoirs publics persistent à nous tourner le dos…”, nous déclare un représentant des maîtres-assistants. Dans les allées du CHUO, des citoyens ou des parents de malades sollicitaient des médecins qu'ils expliquent leur grève. Mis à part les urgences, aucune opération n'a pu se tenir, les consultations étant assurées par des résidents. Durant tout le mouvement de protestation, des sit-in seront tenus chaque matin à l'intérieur des établissements de santé, nous précisent les syndicalistes. À Mascara, notre correspondant a eu à constater que ce mouvement de protestation a été relativement suivi. En effet, le taux de suivi de la grève a été estimé à un peu plus de 4%, sur les 132 médecins spécialistes de la wilaya. Synthèse correspondants