“La présence à Sidi Kaci (El-Tarf) de deux terroristes de la wilaya d'El-Oued, recherchés depuis plus d'une décennie, n'est pas fortuite. Ces deux sanguinaires se sont déplacés tout près de Annaba pour réactiver les réseaux dormants de la nébuleuse intégriste, enrôler des jeunes naïfs ou en mal de vie dans les groupes terroristes et projeter des attentats à forts impacts.” C'est ce qu'a révélé une source sécuritaire à l'issue de leur arrestation, dans la nuit de mardi à mercredi, au bourg Kebouda dans la commune de Sidi Kaci. Ce coup de filet a entraîné, également, selon toujours la même source, une cascade d'arrestations au sein d'une importante filière de soutien logistique au terrorisme dont la composante est estimée à une vingtaine d'individus, en activité aussi bien dans les wilayas de Annaba et d'El-Tarf qu'u niveau d'El-Oued. “Le choix de cette zone est mûrement réfléchi. Les terroristes préparaient aussi des attentats porteurs médiatiquement car devant cibler des ressortissants étrangers”, affirme notre interlocuteur. Ces deux dangereux criminels se sont installés dans une villa en construction depuis des mois déjà, non loin de la base vie du consortium japonais Cojaal, en charge des travaux d'un important tronçon de l'autoroute Est/Ouest ainsi que d'autres entreprises versées dans le pharmaceutique. Pour rappel, depuis le début de l'événement du terrorisme, les populations des régions de l'extrême nord-est du pays, soit Annaba, Guelma, Souk-Ahras et El-Tarf, ont rarement tendu leurs oreilles aux sirènes de l'hydre terroriste. D'ailleurs, le premier groupe qui y a monté des opérations macabres à Annaba venait de l'extérieur, plus précisément de Laghouat, ville aux portes du désert, distante de 800 kilomètres. Et c'est le groupe dit “Laghouat”, fort d'une trentaine d'éléments, qui s'est installé en 1992 dans les monts de l'Edough, qui a fini par “produire” des terroristes propres à Annaba. Il donna naissance à trois monstres, de véritables cauchemars pour toute la wilaya, une décennie durant : “l'émir” Mebrek, alias cheikh Younès, chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Annaba, Camillo, un ancien truand du milieu local, exécuté par ses propres compères en 2001 et, enfin, Megataâ, appréhendé en 2002 à l'intérieur du bloc opératoire d'une clinique privée dans la plaine Ouest de la ville de Annaba. Ces sanguinaires ont causé beaucoup de dégâts et surtout ont fait de nombreux orphelins. B. Badis