Le gouvernement est, en somme, engagé dans la poursuite de mise en œuvre d'un programme qui arrivera, dans moins de quatre mois, à la fin de ses délais. Au moins 190 députés se sont inscrits pour intervenir au débat général sur le plan d'action du gouvernement, présenté hier matin à l'Assemblée nationale par le premier ministre. Le déplacement du gouvernement au Parlement est dicté, selon M. Ouyahia, par “le devoir de veiller au respect de la Constitution et des lois par chacun”. L'article 80 de la loi fondamentale astreint effectivement l'exécutif à présenter annuellement un plan d'action au Parlement. Sauf que l'imminence de la tenue de l'élection présidentielle rend quelque peu caduque une procédure qui se limite à soumettre à l'approbation des parlementaires un programme, en cours, dont les délais d'exécution expirent théoriquement dans moins de quatre mois. Une heure et demie durant, le Premier ministre a, d'ailleurs, davantage exposé un bilan non exhaustif du dernier mandat du président Bouteflika que de présenter des projets à réaliser dans un futur proche. “Nous sommes chargés de mettre en œuvre le programme du président de la République ; programme qui en est déjà à un stade très avancé. Dès lors, il était nécessaire de vous exposer ses résultats actuels”, a-t-il expliqué. Il a promis de rendre public, à la fin du mois de janvier 2009, “un autre bilan mis à jour qui inclura tous les résultats de l'année 2008”. Ahmed Ouyahia a rappelé, en outre, que son équipe prendra en main la préparation du scrutin présidentiel, qui devra avoir lieu entre le 8 mars et le 8 avril 2009, et ce, conformément à des dispositions constitutionnelles. Il a juré que le “gouvernement réunira toutes les conditions d'une élection présidentielle démocratique, pluraliste et transparente…” À ce titre, il a indiqué que l'Etat dégagera des ressources financières importantes pour réussir ce rendez-vous électoral. 600 000 agents seront mobilisés pour gérer les différentes phases du vote. Evidemment, l'invité de l'Assemblée nationale n'a pas omis d'évoquer l'amendement introduit à l'article 74 de la Constitution, qui renforce, de son avis “la responsabilité du peuple, sans limitation aucune dans le choix du premier magistrat du pays auquel il confiera la conduite de son destin”. À partir de là, il n'a eu de cesse de plaider en faveur d'un troisième mandat pour le président Bouteflika en affirmant que les “résultats de son programme constituent des avancées importantes dans tous les domaines de la vie du pays”, même si beaucoup reste à faire, a-t-il souligné. Parmi les grands succès du chef de l'Etat, que son premier ministre a énumérés devant les députés, figure en bonne place la politique de la main tendue vers les terroristes, à travers la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation nationale. “Le retour de la paix s'est accéléré grâce à la jonction entre l'engagement courageux du président Abdelaziz Bouteflika et la volonté souveraine du peuple algérien”. Cette jonction s'illustre, à son regard, par l'adoption par référendum, des deux projets initiés par le chef de l'Etat. “Bien sûr, nul ne serait irresponsable pour prétendre que tout danger est définitivement écarté (…) Les résultats de cette lutte seront encore meilleurs grâce à la vigilance constante de toute la société…” L'Etat gardera, pour sa part, a-t-il soutenu, “les portes ouvertes pour toute personne qui renoncera au crime pour revenir au droit chemin”. Il a révélé que le gouvernement a été instruit par le président Bouteflika de traiter les dossiers en instance “du fait de la bureaucratie ou parfois de la négligence des familles bénéficiaires”. Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a annoncé aussi que le gouvernement poursuivra ses efforts de réformes de la justice, l'amélioration de l'efficacité de l'administration locale, la modernisation des services de contrôle commercial, de l'inspection du travail, des impôts et des douanes tout comme le renforcement des services de police et de gendarmerie. Souhila H.