Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques à Chlef dispose de plusieurs projets qui sont actuellement en cours de réalisation le long de 120 km de la côte que compte la wilaya. Ces projets, dont les travaux de réalisation piétinent toujours, connaissent un énorme retard depuis leur lancement il y a de nombreuses années, pour diverses raisons. C'est le cas, entre autres, du port de pêche de la ville d'El-Marsa se trouvant à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya. Cet établissement, dont les travaux ont été lancés pour la première fois en octobre 2001 et qui ne sont toujours pas achevés, a connu de nombreuses perturbations à plusieurs niveaux durant toutes les étapes de sa réalisation. Selon les délais de réalisation fixés initialement par le maître d'ouvrage, le projet en question devait être normalement réceptionné en 2005. Mais compte tenu de l'important volume des problèmes rencontrés, ces délais n'ont jamais été respectés. Au départ, les travaux de réalisation de ce projet étaient confiés à l'entreprise Sotramo qui n'a pu respecter ses engagements ni les délais exigés par le cahier des charges. Elle était à l'origine de plusieurs arrêts de chantier et accusait ainsi un énorme retard dans la réalisation des travaux en question. C'est la raison pour laquelle elle a été remplacée en juillet 2006 par l'entreprise turque Medi Tram qui compte livrer ce projet en juin de l'année prochaine. Selon les déclarations des responsables de cette entreprise, les travaux actuellement en cours au niveau du même projet ont déjà atteint un taux d'avancement qui dépasse les 80%. Les mêmes responsables ont également précisé qu'une fois opérationnel, ce port qui assurera une production annuelle de 1 000 tonnes de poisson accueillera plus de 125 chalutiers et embarcations, et permettra la création de pas moins de 1 400 postes d'emploi permanents ainsi que de nombreux autres temporaires toutes catégories professionnelles confondues. Parmi les autres projets relevant du même secteur, également en souffrance ou à la traîne, l'abri de pêche de la ville côtière de Beni Haoua située à l'extrême nord-est du chef-lieu de la wilaya. Celui-ci accuse également un grand retard, notamment en ce qui concerne les travaux relatifs au dragage qui devaient être achevés normalement en 2006. Selon des sources de la direction des travaux publics de la wilaya, l'enveloppe financière estimée à 50 millions de DA, qui avait été accordée initialement pour la réalisation de ces travaux, était largement insuffisante. “Mais avec l'enveloppe financière additive de 200 millions de DA qui vient d'être accordée pour la reprise des mêmes travaux, l'abri de pêche de Beni Haoua sera livré au courant de l'année prochaine”, rassurent nos mêmes sources. Mais pour l'ensemble des professionnels de la pêche à Beni Haoua, cette infrastructure demeure trop exiguë et ne peut contenir quotidiennement le nombre important de chalutiers et de sardiniers que compte cette profession au niveau local. “Afin de nous permettre d'être au diapason des exigences tout à fait particulières de notre métier au niveau de cet abri de pêche, nous demandons au autorités compétentes ainsi qu'au ministère de tutelle de programmer une opération d'extension de cet ouvrage. Son exiguïté ne nous permet guère d'exercer parfaitement ni dans les normes notre activité professionnelle”, lancent de nombreux pêcheurs rencontrés à Beni Haoua. À noter que les retards enregistrés dans la réalisation de ces projets, que toutes les populations locales attendent impatiemment et dont l'achèvement des travaux respectifs est loin d'être une réalité tangible étant donné qu'ils avancent toujours à pas comptés, restent à l'origine de sommes financières supplémentaires colossales qui sont régulièrement supportées par l'Etat. Citons enfin, rien que pour la reprise des travaux qui étaient depuis longtemps à l'arrêt au niveau du port d'El-Marsa, l'enveloppe financière de 192 milliards de centimes, dégagée initialement, est passée aujourd'hui à 300 milliards de centimes. AHMED CHENAOUI