Le chef de gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a invité mardi le Maroc et le Front Polisario à se montrer "flexibles" pour parvenir à un "accord raisonnable" sur le statut du Sahara occidental face à l'enlisement des négociations sous l'égide de l'ONU. S'exprimant à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre marocain Abbas El-Fassi, M. Zapatero a exprimé sa "conviction de la nécessité d'un accord raisonnable entre les parties sous l'égide de l'ONU". "Pour trouver un accord, il faut avoir la capacité de faire des compromis, d'être flexible", a souligné le responsable espagnol lors d'une conférence de presse avec M. El-Fassi, ajoutant que Madrid entendait rester un "collaborateur actif" de l'ONU sur ce dossier. Réagissant à cette position, de soutenir le plan marocain dit d'autonomie au Sahara occidental, le représentant du Front Polisario en Espagne, Bouchraya Hamoudi Beyoun, a estimé "éloignée la solution pacifique" du conflit. Dans une déclaration à l'agence EFE, le responsable sahraoui a déploré que Zapatero ait apporté un "appui total" à la thèse marocaine contraire au droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui, à l'occasion de la tenue de la 9e réunion de haut niveau hispano-marocaine. M. Bouchraya a affirmé que la proposition d'autonomie que veut imposer le Maroc "contredit totalement" les résolutions des Nations unies, qui soulignent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. "Nous n'avons pas lutté pendant 33 ans pour être des Marocains", a-t-il souligné. Qualifiant la position de Zapatero d'"alignement clair" en faveur de l'occupation du Sahara occidental, il a affirmé que "ce comportement politique éloigne la solution pacifique du conflit, nie les aspirations légitimes du peuple sahraoui et mène la région vers un scénario de tension". R. I./Agences