Conscient de la responsabilité de Madrid, en sa qualité d'ancienne puissance coloniale des territoires sahraouis, Jose Luis Rodrigues Zapatero compte, au cours de son séjour américain, solliciter le soutien de Barack Obama pour accélérer le règlement du conflit du Sahara occidental, car sachant que le rôle de Washington pourrait être déterminant dans ce dossier. Le chef du gouvernement espagnol se trouve aux Etats-Unis depuis hier pour rencontrer le président américain Barack Obama. Les deux hommes feront le point sur les relations bilatérales et les dossiers internationaux chauds du moment. On apprend que le conflit du Sahara occidental constituera également un des sujets que traiteront Zapatero et Obama. Madrid, dont les positions sur la question fluctuent en fonction des évènements et des pressions, est déterminé à contribuer à son règlement et compte sur le soutien des Américains pour y parvenir. En effet, le chef du gouvernement espagnol entend arracher l'aide des Etats-Unis, qui ne sont plus insensibles à ce dossier, pour accélérer le processus engagé par les Nations unies afin de trouver une solution en conformité avec la légalité internationale, d'autant plus que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental n'est autre que l'Américain Christopher Ross. C'est dire l'importance de la rencontre Obama-Zapatero pour trouver un moyen de faire avancer ce dossier, qui demeure dans l'impasse après trente-quatre années, en raison de l'entêtement du Maroc à n'accepter de négocier que sur la base de son plan d'autonomie, chose que le Front Polisario rejette catégoriquement. Les responsables sahraouis exigent tout simplement un référendum d'autodétermination avec d'autres options que l'autonomie, dont notamment l'indépendance. Pour en revenir à cette sollicitation espagnole en direction de la Maison-Blanche, il faut dire que bien que ne désirant pas une présence américaine accrue dans la région du Maghreb pour des motifs d'ordre économique et politique, Zapatero est conscient que seul Washington peut donner un nouvel élan aux tentatives de règlement de ce conflit. Une chose est sûre, l'Administration Obama n'est pas insensible à ce dossier, et le président américain actuel est le premier à s'y intéresser de près, d'où l'éventualité d'une implication américaine. Ceci étant, le conflit du Sahara occidental est plus que jamais au-devant de la scène internationale après la récente session de la commission de décolonisation de l'ONU, qui a accordé une importance particulière à ce dossier. La majeure partie des intervenants a demandé à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités à travers l'application du droit des peuples à l'autodétermination. Il y a aussi la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental qui fait l'actualité également avec notamment cette affaire des sept défenseurs sahraouis des droits de l'Homme arrêtés par les autorités marocaines à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca, alors qu'il étaient de retour d'un séjour dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, en Algérie. Rabat, qui les détient dans ses geôles, estime qu'ils se sont réunis “avec les ennemis de l'intégrité territoriale”, alors qu'ils étaient avec les organisations internationales des droits de l'Homme ayant visité la région, comme le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, la commission parlementaire d'enquête, relevant du Parlement européen et Human Rights Watch. Il est temps que le conflit du Sahara occidental trouve son épilogue, et il ne fait aucun doute que sans une pression internationale ininterrompue, Rabat continuera à prendre le temps pour allié, dans l'espoir de gagner cette guerre d'usure. Et Washington a un rôle important à jouer, ce que Jose Luis Rodriguez Zapatero approuve. Faut-il donc s'attendre à une plus grande implication américaine dans le conflit sahraoui ?