B. Fahima, une jeune fille de 22 ans, originaire de l'un des douars isolés et éloignés de la wilaya de Batna, est depuis hier à l'hôpital de Merouana dans la wilaya de Batna. C'est le P/APC de Ouled Salem qui vient de la délivrer de sa prison de fortune, une cage à poules, dans laquelle l'enfermaient ses frères avant d'aller travailler. Ce cauchemar dure depuis trois ans. La malheureuse jeune fille, selon nos sources, habite avec ses vieux parents et frères, dont on ignore le nombre, dans le village d'El-Khemis, dans la commune d'Ouled Sellam, daïra de Ras-Layoun, 41 kilomètres à l'ouest de Batna. Le maire de cette commune a eu vent de l'histoire d'une famille qui enfermait sa fille, ligotée dans une petite cage à poules. La famille de Fahima habite une petite dechra isolée, loin des centres urbains de la région de Ouled Si Slimane, N'gaous, Taxlente ou même Merouana. Un enclavement qui a rendu difficile la levée du voile sur cette affaire. En fait, les frères qui s'absentaient de la maison et du douar pour aller travailler enfermaient leur sœur dans une petite cage à poules, dans laquelle la victime était obligée de se rouler sur elle-même pour arriver à rentrer. À côté d'elle, ils lui laissaient de quoi manger durant leur absence. Cela pouvait durer, pour certaines périodes, de 2 à 3 mois. Et cette situation perdure, selon certaines personnes de la région, depuis trois ans. L'histoire de Fahima a fait le tour de la région comme une traînée de poudre. L'état de santé de la victime de la barbarie de ses propres frères est déplorable. Elle souffre de plusieurs séquelles. “Son corps se résume à un cadavre déshydraté, couvert d'hématomes avec de graves pathologies dermatologiques. À cela s'ajoute un bilan psychologique des plus pessimistes”, nous explique notre source hospitalière. Hier, en fin de journée, nous avons pu avoir la version des membres de la famille de Fahima. Selon ces derniers, la victime était une bergère avant qu'elle ne soit atteinte d'une maladie dermatologique à cause de son contact avec le troupeau. Selon eux, Fahima n'était pas en captivité et sa mise en quarantaine s'était imposée par les conséquences de sa maladie, surtout que son père et sa mère sont vieux. Ils expliquent que le père est un non-voyant et la mère une handicapée moteur. À noter qu'il y a une année, un cas presque similaire a été éventé dans la région d'El-Oued. F. Lamia