Cela fait treize mois que la commune navigue à vue après le retrait de confiance des membres au maire dont ils contestent la légitimité juste après son installation par le wali délégué de Bab El-Oued. La dernière déclaration du wali d'Alger d' organiser des élections au niveau de la commune de La Casbah, qui vit depuis plus d'une année une crise en raison de la dissidence de la majorité des membres contre le maire à qui un retrait de confiance a été signifié, a suscité la réaction des élus. Ces derniers interpellent dans un communiqué, dont une copie a été remise à notre rédaction, le premier responsable de la wilaya, sollicitant d'abord son intervention et lui soumettant les éclaircissements sur cette affaire qui n'a que trop duré, pénalisant avant tout l'intérêt général. Les élus précisent, en effet, que la crise qui secoue l'APC n'est liée ni à la distribution des postes ni à la composition de l'exécutif, encore moins à des différends entre les membres, comme certains veulent le faire croire. Toutes les voies pour trouver un consensus se sont avérées vaines, expliquent-ils. Ce qui a ouvert la voie au recours à l'application d'abord de l'article 55 pour retirer la confiance au président et l'article 51 pour demander le remplacement de ce dernier par un membre jouissant de la confiance de tous. “Durant plus d'une année, le conseil ne s'est réuni qu'une seule fois le 10 novembre 2008, soit après le retrait de confiance. Cette réunion, contre toute attente, n'a pas été tenue pour traiter le cas du remplacement du maire, mais pour parler de la volonté de trouver une solution à la crise. Comment sortir de la crise si la situation du maire vis-à-vis de la loi et de toutes les infractions commises n'est pas discutée ?” s'interrogent-ils. Pour ces élus, l'installation du maire ne s'est pas déroulée dans le respect de l'article 48 du code communal mais beaucoup plus grâce à l'initiative du wali délégué de Bab El-Oued qui s'est empressé de l'installer sur la base de l'ancien règlement du plus âgé des membres alors que cette option n'est plus en vigueur. Une décision qui, selon eux, est à l'origine de la situation de crise d'aujourd'hui. “Le P/APC ne jouit actuellement ni de la confiance de son équipe ni de celle du conseil au point qu'il n'arrive même pas à former une structure exécutive pendant que M. Nacer Alliche a la confiance du conseil avec toutes ses formations politiques. Pour revenir au parcours du maire, il est utile de savoir que sa gestion est entachée de plusieurs irrégularités et d'infractions à la loi dont on peut citer : le projet 530 logements de Bab Ezzouar, partant de son lancement jusqu'à la distribution des logements à des bénéficiaires ne faisant pas partie de la commune. Ce projet est inscrit dans le cadre d'un programme APC/Cnep en 1988/1989 prévoyant 1 030 logements au profit de la commune de La Casbah, dont 252 au niveau de Hammamet, 248 à El-Hamiz et 530 à Bab Ezzouar. Par différents arrêtés de la wilaya, des terrains ont été réservés dans lesdites communes à l'effet de lancer les projets. Les projets de Hammamet et d'El-Hamiz ont tant bien que mal pu être livrés. Par contre, le projet de Bab Ezzouar, qui n'a connu la livraison que d'une centaine de logements, est, pour des raisons financières et techniques, à l'arrêt, sanctionnant du coup 420. Durant le mandat 1997/2002, ce projet est passé en formule LSP sans toutefois passer par les délibérations de l'APC pour adoption.” Les élus soulèvent d'autres questions relatives au foncier, comme les deux parcelles de terrain d'une superficie globale de 63 600 m2 acquises en 1989 à Bab Ezzouar pour une valeur de près de 400 millions de centimes sans aucun enregistrement au nom de l'APC. La somme a finalement été payée par l'EPLF Béjaïa au profit de la commune et un acte administratif lui a été délivré en 2003. Sans aucune délibération, confient les élus, les parcelles ont été vendues par le P/APC à l'EPLF Béjaïa. Les infractions de ce maire, disent-ils, ne s'arrêtent pas là, citant les irrégularités constatées dans la confection des listes des bénéficiaires des logements constituées pour la majorité des membres de sa famille et de ses relations personnelles. “Toutes ces infractions à la loi ont plongé la commune dans un endettement de plus de 20 milliards de centimes. Malgré cela, nous sommes toujours prêts à venir à la table des négociations, pourvu que cela se fasse conformément au respect de la loi. Nous dégageons notre responsabilité devant les instances et devant les citoyens”, ont conclu les signataires du communiqué. ALI FARES