En première ligne de toute action de développement économique, avec ce que celui-ci signifie de création d'emplois, l'aménagement du territoire se place sous les attentions croisées des pouvoirs publics décentralisés, des investisseurs et des citoyens sensibles à toute évolution de leur cadre de vie… Passant nécessairement par une vision nouvelle accompagnée de puissantes initiatives, toute politique de développement, à quelque niveau qu'elle se situe, ne saurait ignorer l'aménagement du territoire avec tout ce qu'il suppose de préparation et de facilitations à l'investissement productif et créateur d'emplois. En ce qui concerne le lien, entre une Algérie voulant relever les défis s'imposant à elle, dans le cadre du troisième millénaire, et l'aménagement du territoire en tant qu'instrument devant favoriser un nouvel équilibre économique et social, partant de données régionales et nationales, il apparaît clairement pour le département ministériel concerné, qu'il y a, là, une mission d'information et d'analyse technique s'imposant et devant servir de préalable à tout aménagement de zones d'implantation à vocation industrielle, touristique ou d'habitat ; I'ensemble ne devant causer aucun dommage au foncier agricole. Sur ce dernier plan, il s'agirait, donc, d'avoir une toute autre projection aux fins d'éviter la disparition de très importantes superficies agricoles dont la haute rentabilité ne pourrait être contestée. Au niveau politique, en ce qui a trait à l'émergence d'un développement durable, dans le moyen et long terme, I'aménagement du territoire doit être compris comme une vaste opération d'équipement national, en ce sens que le but est de promouvoir, en toutes régions du pays, des zones d'activité devant contribuer, notamment, à désenclaver bien des localités de l'Algérie profonde. Et, c'est en cela que le terme d'équipement apparaîtrait aussi approprié que celui d'aménagement, dès lors qu'entraînant l'introduction de l'électricité et du gaz ; une grande disponibilité d'eau pour différents usages ; la réalisation de voies d'accès reliées aux grands axes routiers et ferroviaires, tous aménagements de pointe incontournables précédant la mise à niveau de régions estimées comme par trop délaissées, malgré les plans nationaux de développement mis en œuvre dès 1967, dans un cadre de perspectives triennales s'ouvrant au premier plan quadriennal... Traiter de l'aménagement du territoire, c'est donc, aborder en amont les questions démographiques avec leur amplitude et obligations économiques et sociales, aux fins de déterminer les possibilités réelles de développement propres à chaque zone aménageable et en fonction de sa position géographique. Aussi, de pouvoir affirmer, parallèlement aux équipements de pointe autour desquels s'articule principalement la notion d'aménagement, que toutes ces considérations, aussi importantes les unes que les autres, doivent prendre, également, en compte la lutte contre l'exode rural ; I'ouverture sur une petite et moyenne industrie trouvant son équilibre et son expansion tant à l'échelle du marché national qu'en l'ouverture de celui-ci sur l'extérieur ; la participation de la main-d'œuvre locale aux grands chantiers d'habitat et réalisations d'infrastructures indispensables à toute action de développement organisée dans un sens d'intérêt national, enfin, la prise en charge d'une certaine formation de cette jeunesse pour laquelle est entré en action le plan de relance 2005-2009 avec ce qu'il laisse sous-tendre de continuité. Une telle approche amène, logiquement, à entrevoir le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme comme une principale charnière entre les différents secteurs ministériels directement concernés par tout objectif de développement économique et social et les différents effets en découlant. PME : Fer de lance du développement Sur ce point précis, il est clair que le gouvernement, se fixant le but de favoriser la création de cent mille (100 000) entreprises, ne peut qu'élargir l'implantation de celles-ci tout en leur offrant les mêmes avantages opérationnels et d'exploitation que ceux en vigueur en des zones industrielles en activité depuis plus de quarante ans ; le pari gouvernemental étant de créer l'équilibre entre les différentes régions du pays, en fonction de leurs ressources naturelles et position géographique respective. À ce point de l'approche, on devine aisément le rôle actif du ministère de la PME-PMI ; la promotion de petites et moyennes entreprises et industries pouvant être, réellement, le fer de lance du développement durable tel que préconisé par le président Abdelaziz Bouteflika et prenant en compte, à la fois, les impératifs de politique intérieure visant à un rapide rééquilibrage économique et social et ceux liés à une conjoncture internationale dont l'évolution s'opère sur fond de mondialisation et de concurrence internationale incontournable. Dans un tel contexte, il est évident que l'aménagement du territoire s'inscrit dans une logique d'appréciation nouvelle et autrement plus dynamisante que toutes celles jusqu'ici établies. Ainsi, parmi les priorités, s'inscrivent, en égale importance, la préservation d'un foncier agricole jusque-là bien malmené et la mise en valeur industrielle, de terres non arables ou, encore, à vocation touristique ; outre celles susceptibles de convenir au développement des élevages agricoles dont il ne faut pas mésestimer l'importance, au même titre que tous les produits de la mer nécessitant des lieux de réception et de transformation. Partant d'une telle approche ou conception, I'aménagement du territoire, en son action, n'a pas de limites précises, pouvant situer son apport tant à l'échelle du développement industriel qu'à celui de l'habitat, du tourisme balnéaire ou de toute autre grande réalisation du type autoroute, ligne de chemins de fer, aérodromes, ports ou barrages ; la question étant de délimiter, du point de vue de la stratégie économique et sociale, les zones territoriales impliquant la création de sites d'activité de moyenne ou forte intensité. Plus que toutes les considérations précitées et axées, dans leur ensemble, sur l'implantation de plus ou moins grands périmètres d'activité industrielle auxquels s'adjoindraient des moyens-habitat, en plus des équipements techniques de différents ordres devant assurer la viabilité des entreprises et des lieux d'habitation, d'enrayer les dégâts présents et à venir, causés par toutes les unités de production et groupements d'habitation ne cessant de fleurir en bordure de mer avec ce que l'on devine d'évacuation sauvage de déchets et autres eaux usées. En l'occurrence, apparaît bien la complémentarité de l'aménagement du territoire et de la protection de l'environnement à travers un double objectif qui est de mettre un terme à la dégradation directe ou indirecte du littoral tout en envisageant l'émergence de villages touristiques susceptibles de répondre, à la fois, à une demande nationale non négligeable et à une clientèle étrangère restant à conquérir... Surtout, de se convaincre, à ce propos, que toute coupure entre touristes étrangers et ressortissants nationaux est antinomique avec toute notion de sites touristiques nouveaux s'ouvrant à une clientèle extérieure et qui devra obéir à des normes architecturales attrayantes, d'un entretien et d'une transformation facile pour une durée d'existence préalablement fixée afin que leur renouvellement et extension soient un élément attractif de plus, car évoluant au regard d'une demande, elle-même, en constante mutation et avide de modes d'accueil restant à valoriser et à développer. Larbi R. Abahri