Le ministre a, cependant, constaté que la législation régissant actuellement les relations du travail doit connaître des changements. Le ministre du travail et de la sécurité sociale a tenté, jeudi dans sa conférence au forum d'el moudjahid de minimiser l'ampleur de la contestation qui est en train de gagner plusieurs secteurs d'activités, notamment la santé. Tout en montrant la disponibilité de son département à régler les problèmes posés par la fédération des travailleurs de la santé, Tayeb Louh a tenu à rappeler les efforts entrepris par le gouvernement pour atténuer la crise. “En 1996, a-t-il dit, on a eu à recenser 441 arrêts de travail pour un effectif de 127 300 travailleurs, en 2001, 176 grèves ont été enregistrées pour un effectif de 50 000 employés, et jusqu'au 30 septembre 2002, il y a eu 144 arrêts de travail pour un effectif de 54 600 travailleurs”. “Cette accalmie du front social est liée, entre autres, à la négociation au sein des entreprises”. M. Louh a ajouté dans ce sens qu'il y a eu “la conclusion de 71 conventions collectives et 289 accords collectifs traitant des différents domaines de la relation de travail”. “nous disposons de 22 conventions de branche et de 20 accords collectifs de branche, ce qui permet de régler les problèmes socioprofessionnels et de contribuer d'une manière qualitative à assainir le climat social”, a-t-il indiqué. Cependant, la situation n'est pas aussi reluisante. Car beaucoup de questions demeurent posées sur le terrain et requièrent énormément d'efforts. On a ainsi appris qu'il existe encore des problèmes liés aux conditions de travail et au régime indemnitaire au niveau des rémunérations. Sur cet aspect, 269 employeurs sont responsables de retards dans le paiement des salaires de quelque 33 472 travailleurs. Par ailleurs, 1 446 décisions de justice n'ont pas été appliquées, provoquant ainsi des répercussions directes sur la diminution du pouvoir d'achat des travailleurs. Cette situation, jugée “préoccupante” par le ministre, est révélatrice, selon lui, des limites constatées dans l'application de la législation et son interprétation par le partenaire social. M. Louh s'interroge ainsi sur le degré d'adaptation des normes et des mécanismes mis en place dans le cadre des relations du travail. Il a annoncé que le gouvernement préconisait la mise en œuvre d'un certain nombre de mesures d'adaptation des dispositifs de législation du travail en vigueur pour la recherche d'un meilleur équilibre de protection-flexibilité en faveur de la promotion de l'emploi et de la dynamique de promotion du dialogue social. S. T.