Tayeb Louh a annoncé que des amendements dans ce sens seront introduits, dans la loi 90/14 et la Constitution. “La grève est un droit, mais il faut la limiter dans le temps” , a déclaré, jeudi, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale en annonçant une proposition dans ce sens, dans le cadre de la prochaine révision de la Constitution. Pour Tayeb Louh, il est hors de question de laisser des mouvements de protestation se déclencher sans connaître, au préalable, leur durée et il y a lieu de définir la notion du service minimum en cas de grève. “Souvent on se retrouve face à des conflits entre l'employeur et les travailleurs, les uns et les autres contestant le service minimum”, a observé Tayeb Louh durant son intervention, arguant que la législation actuelle ne donne aucune indication sur le niveau du service minimum qui doit être respecté, d'autant plus que ce service diffère forcément d'un secteur d'activité à un autre. “Même si aucune loi ne le prévoit, il y a lieu maintenant de définir les critères du service minimum et les tâches dont doit s'acquitter le personnel en cas de mouvement de protestation, en tenant compte, bien entendu, des spécificités de chaque secteur”, a soutenu le ministre pour qui la notion de grève illimitée doit complètement disparaître. Répondant à une question liée à la loi 90/14 sur le droit syndical, il a indiqué que la réforme, qui est actuellement envisagée, touchera les critères de représentativité. “Il n'existe pas dans le jargon juridique un syndicat autonome et un syndicat indépendant, il y a syndicat tout court, et si un syndicat a un parti politique, il est automatiquement dissous”, a-t-il dit, ajoutant qu'une loi est en préparation et qui devra définir les critères d'octroi de subventions aux organisations syndicales. Le ministre a défendu, dans ce sens, le fait que la Centrale syndicale dirigée par Sidi Saïd accapare la part du lion. “Selon les données dont dispose le ministère du Travail, l'UGTA est l'organisation la plus représentative au niveau national, et la loi dit dans ce cadre que les structures les plus représentatives sont prioritaires dans les subventions et dans le processus du dialogue social, mais cela ne signifie pas l'exclusion des autres organisations qui, elles aussi, sont associées au dialogue.” Les projets en question, selon l'orateur, seront soumis aux organisations syndicales pour concertation, et il y a lieu, aujourd'hui, de favoriser un rapprochement des positions pour désamorcer les crises sociales, d'autant plus que c'est l'Etat qui prend en charge les conséquences des grèves. S. T.