Le siège de la Protection civile de la ville côtière d'Azzefoun, située à environ 65 kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, a fait, jeudi dernier entre 22h et 22h30, l'objet d'une attaque terroriste, a-t-on appris hier de sources sécuritaires. Aucune victime n'a été enregistrée dans les rangs de la Protection civile mais tout le matériel et équipement qui se trouvaient à l'intérieur du siège, situé dans une zone d'habitation dite Thifresth et appelée aussi la Nouvelle-Ville d'Azzefoun, a été subtilisé par les éléments du groupe terroriste, auteur de cette action criminelle. Les postes radio, les tenues, les médicaments, les casques et encore d'autres provisions ainsi qu'une ambulance équipée constituent l'essentiel du butin emporté par les acolytes d'Abdelmalek Droukdel qui étaient au nombre de 40 à pénétrer à l'intérieur du siège et une dizaine d'autres à assurer la protection à l'extérieur pour parer à une éventuelle intervention des services de sécurité qui ne se produira d'ailleurs pas comme d'habitude. Selon notre source, les criminels du GSPC, en treillis pour certains, des tenues de la garde communale et afghanes pour d'autres, étaient lourdement armés mais à aucun moment une balle n'a été tirée. L'opération s'est déroulée dans un silence total et rien donc ne pouvait attirer les soupçons et l'attention des services de sécurité, dit-on. Ce n'est qu'une fois que le groupe terroriste eut quitté la ville à bord de l'ambulance de la Protection civile, qui a fini d'ailleurs, quelques heures plus tard par être retrouvée abandonnée non loin de la ville d'Azzefoun, que les services de sécurité ont été alertés et sont intervenus. Une opération de ratissage a été immédiatement déclenchée par les forces de l'ANP stationnées tout autour de cette ville balnéaire mais les terroristes s'étaient déjà évaporés dans la nature. Ils ont pu, assurément, regagner le maquis laissant derrière eux une population inquiète qui s'interrogeait comment un groupe aussi important a pu pénétrer dans la ville après avoir réussi à se faufiler entre les mailles des services de sécurité qui n'ont pas manqué pourtant de dresser des barrages fixes, et ce, depuis belle lurette, sur tout, sinon les principaux axes routiers menant vers le chef-lieu de la daïra d'Azzefoun. Il est à souligner que l'action perpétrée ce jeudi par le GSPC est la plus importante durant ces quatre derniers mois dans la wilaya de Tizi Ouzou où, est-il aussi relevé, c'est la première fois qu'un siège de la Protection civile est attaqué. Ce qui confirme que désormais personne n'est épargné : l'on s'attaque à tout ce qu'on peut attaquer. Acculés après les éliminations en série de leurs acolytes et le démantèlement de leurs réseaux de soutien, et donc du maillon fort de leur logistique, particulièrement durant ces deux dernières années 2007 et 2008, les groupes terroristes semblent affaiblis au point de ne plus pouvoir faire face aux services de sécurité qui étaient, il y a encore quelques mois, leur seule cible dans la région, et se contentent donc de s'attaquer à ceux qui n'ont pas d'armes entre les mains, histoire de s'approvisionner en nourriture et en différents équipements et aussi de… marquer leur présence sur le terrain. Samir LESLOUS