Les bombardements israéliens ont fait un nouveau carnage près de la frontière syrienne. Les médias occidentaux ont minimisé le carnage de vendredi. «Un bombardement israélien sur le village libanais de Qaa, village situé à une cinquantaine de km au nord-est de Baalbeck, dans l'est du Liban, proche de la frontière syrienne, a fait 26 morts et 20 blessés au moins, en grande majorité des ouvriers syriens», indiquent les agences. «Les victimes, 20 hommes et 6 femmes, ont péri sous les décombres d'une chambre frigorifique, attenante au bâtiment des douanes à Qaa, qui s'est effondrée au moment du bombardement israélien. Ce raid est intervenu alors que des ouvriers, libanais et syriens, employés d'une exploitation agricole libanaise, triaient fruits et légumes dans une chambre froide, et remplissaient un camion frigorifique stationné près des douanes», selon les mêmes sources. «Les avions israéliens ont tiré quatre missiles lors de deux piqués», précise-t-on. Les images montrées par les chaînes arabes sont insoutenables. On voit des corps déchiquetés, dont celui d'un enfant carbonisé, les jambes coupées d'un homme, des lambeaux de viande humaine brûlée par le feu, de nombreux corps inertes couverts de matelas, des membres éparpillés ici et là pendant que des militaires libanais, aidés par des paysans tentent de ramasser les morts en les entassant sur des civières. Mais les médias lourds occidentaux préfèrent titrer sur une opération commando à Tyr qui a pourtant échoué. Ils n'ont pas vu le carnage. N'est-ce pas là la meilleure preuve du silence complice de la communauté internationale. On ne veut pas croire que les persécutés de l'histoire puissent être les auteurs de crimes contre l'humanité avec autant d'horreur, au vu et au su de tous. Après Cana, Israël est à son second carnage en moins d'une semaine. Faute de ne pouvoir désarmer le Hezbollah, le Tsahal opère un véritable génocide en s'attaquent aux civils sans défense et aux infrastructures libanaises. Il s'est attaqué pour la première fois aux Chrétiens qui étaient jusqu'ici épargnés. Quatre ponts, essentiels au trafic entre le Liban et la Syrie, ont été bombardés, dont deux détruits, par l'aviation, dans une région chrétienne, sur une route longeant le littoral et reliant Beyrouth au nord du pays. L'objectif serait de couper l'acheminement de l'aide humanitaire, les évacuations de blessés vers la Syrie et à isoler Beyrouth. Un haut responsable militaire israélien avait aussitôt répliqué en affirmant qu'Israël anéantirait toutes les infrastructures du Liban si Tel-Aviv était touchée. Il s'agit de surenchère en réponse aux menaces de Nasrellah qui disait, entre autres, que les Israéliens n'ont réalisé aucun exploit militaire sur le terrain des opérations. Depuis le début du conflit, 44 militaires israéliens ont péri dans les combats, tandis que 30 civils étaient tués par les roquettes du Hezbollah. Une résolution du Conseil de sécurité est quasi certaine. Israël le sait. Elle veut détruire le maximum d'infrastructures libanaises avant le cessez-le-feu qui devrait entrer en vigueur lundi. Mais à quoi aurait servi cette guerre puisque le Hezbollah sort intact du conflit mais grandi d'avoir osé faire courber l'échine à cette armée qu'on disait invincible? Olmert veut le maximum de garanties, avec l'appui de Bush, en introduisant une force d'interposition qui mettrait fin aux tirs de roquettes du Hezbollah ou, à défaut, entraîner la Syrie dans le conflit pour faire admettre la thèse de force de l'Otan en lieu et place de l'ONU.