L'APW de Tizi Ouzou tire la sonnette d'alarme pour exiger un statut de zones sinistrées pour une douzaine de communes sérieusement touchées par le séisme. Si le séisme du 21 mai a frappé de plein fouet la wilaya de Boumerdès et une grande partie de la région Est de la wilaya d'Alger, il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de la wilaya de Tizi Ouzou a été sérieusement touchée même si quatre communes seulement (Tadmaït, Tigzirt, Sidi Naâmane et en dernier lieu Drâa Ben-Khedda) ont été déclarées zones sinistrées. Pourtant, selon un diagnostic très objectif sur le terrain, plus d'une dizaine de communes relevant de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas été épargnées par cette tragédie, notamment à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, où plusieurs camps de toile ont été, implantés pour abriter de nombreuses familles sinistrées de la vieille ville, comme la Nouvelle-Ville, ainsi que plusieurs autres communes de la région ouest de la wilaya, entre autres Draâ El-Mizan, Tizi Ghenif, M'kira, Aït Yahia Moussa et Tirmitine, sans oublier trois autres communes relevant de la Kabylie Maritime, à savoir Makouda, Iflissen et surtout Mizrana. “Le cas de cette commune est édifiant à plus d'un titre, nous déclarait hier, M. Rabah Aïssat, président de l'APW de Tizi Ouzou. Voilà une commune qui a enregistré quatre décès et qui compte 67 familles sans abri, 77 familles dont les habitations risquent l'effondrement alors que 800 habitations, 5 écoles primaires, 1 CEM et le siège de l'APC ont subi des dégâts très importants”. Le P/APW de Tizi Ouzou s'interroge d'ailleurs sur la politique des “deux poids, deux mesures”. Pourtant, la commune de Mizrana est bel et bien enclavée entre deux communes déclarées sinistrées, en l'occurrence Tigzirt du côté de la wilaya de Tizi Ouzou et Dellys pour la wilaya de Boumerdès. “Il y a environ une dizaine de communes sinistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou et nous sommes en train de constituer, avec la collaboration des collectivités locales, tout un dossier pour que toutes ces communes soient reconnues comme étant sinistrées, comme cela s'est fait au niveau des wilayas de Boumerdès et d'Alger”, enchaînera le P/APW de Tizi Ouzou. Et s'il y eut, dès les premiers jours, une grosse tension pour la demande de tentes, l'on a noté que la situation s'est sensiblement normalisée depuis plus d'une semaine, dans la mesure où quelques tentes sont restées inoccupées dans certains camps de toile implantés notamment à Tizi Ouzou et surtout à Tigzirt. “Un chose est sûre, dira M. Aïssat, il y a plus de 3 000 familles sinistrées à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou, et il est impératif de faire face à une telle situation pour ne pas pénaliser des citoyens au détriment d'autres”. En plus de l'assistance à apporter à toutes ces communes réellement sinistrées, il y a également le dossier fort épineux du baccalauréat qu'il va falloir solutionner lorsqu'on rappellera que les candidats des communes sinistrées de Tigzirt et de Tadmaït ont refusé tout simplement de passer leurs examens. “Dès le premier jour du baccalauréat, nous avons été bien reçus et longuement écoutés par le ministre de l'Education, M. Benbouzid, qui nous a promis d'étudier sérieusement le dossier car il était impossible aux élèves de Tadmaït, Sidi Naâmane, Tigzirt et Mizrana de composer”, dira le P/APW de Tizi Ouzou. À ce titre, “nous espérons que le Conseil des ministres va donner une chance aux élèves de ces communes sinistrées de Tizi Ouzou au même titre que leurs homologues de Boumerdès et d'Alger. C'est pour cela que nous avons d'ailleurs rendez-vous, ce jeudi, avec le ministre de l'Education pour avoir une réponse que nous espérons favorable car il y va de l'intérêt de nos enfants”, conclut le président de l'APW de Tizi Ouzou. M. H.