Les 523 candidats au baccalauréat de la daïra de Tigzirt, déclarée zone sinistrée suite au séisme du 21 mai, ont mis à exécution la menace de boycotter les épreuves du baccalauréat. En effet, hier, tôt dans la matinée, les candidats se sont rassemblés devant les deux centres d'examen, à savoir le lycée Toumi et le CEM Medjber, pour exiger le report des épreuves jusqu'au mois de septembre, et ce, à l'instar d'Alger et de Boumerdès. Selon les candidats contestataires rencontrés sur les lieux, la décision d'aller jusqu'au bout est irrévocable. “Qu'on nous considère sinistrés ou pas sinistrés !”, ont-ils lancé à notre adresse. Et d'ajouter : “Depuis la tragédie du 21 mai, nous sommes perturbés, il y a nos camarades qui passent leurs nuits sous des tentes. Comment voulez-vous qu'ils passent un examen capital pour leur avenir ?” Toutes les tentatives menées par leurs professeurs et administrateurs pour les amener à rejoindre les classes d'examen ont été vaines. Le silence des autorités face au mouvement de protestation enclenché depuis près d'une semaine, après la décision “arbitraire” excluant les sinistrés de la wilaya de Tizi Ouzou des mesures entreprises en faveur des élèves d'Alger et de Boumerdès, n'a fait qu'accentuer la colère des candidats. Malgré le stress, l'angoisse et le désarroi, ces derniers comptent occuper aujourd'hui encore l'entrée des centres d'examen. Il faut noter que c'est la première fois que les candidats au bac font face à une telle situation dans la région. Par ailleurs, à Tadmaït, une commune déclarée sinistrée suite au tremblement de terre du 21 mai dernier, les épreuves du baccalauréat n'ont pas eu lieu hier. Les 400 candidats qui se sont donné rendez-vous devant le centre d'examen ont refusé d'y accéder, après avoir demandé vainement le report pour septembre. Les parents d'élèves étaient présents en grand nombre pour soutenir les protestataires. Des barricades ont été dressées à l'aide de pneus enflammés. Dans les 65 autres communes de la wilaya de Tizi Ouzou, les épreuves se sont déroulées normalement, mais sous haute surveillance policière. Pour toute la wilaya de Tizi Ouzou, près de 25 000 candidats devaient se présenter aux épreuves du baccalauréat. Selon des sources officielles, 16 centres ont été sérieusement touchés par le séisme. La direction locale de l'éducation a réquisitionné d'autres établissements scolaires et quelques annexes de formation professionnelle et d'autres relevant de l'enseignement supérieur pour faire face à la situation. D. I. / A. T.