La méthode de travail de M. Ali Bedreci se résume en “la concertation” avec tous les acteurs, élus locaux et nationaux, méthode qui s'avéra, jusqu'à preuve du contraire, efficiente. D'ailleurs, cette efficacité se mesure au nombre de chantiers qu'il a proposés après un diagnostic “conjoint”. Après son installation, la première étape consistait à établir un diagnostic “conjoint” précis de la situation. Cette mission a été confiée à une commission constituée de directeurs de l'exécutif et d'élus de l'APW. Elle a été ensuite élargie aux présidents d'APC et aux parlementaires ainsi qu'à des opérateurs économiques et organisations patronales. S'inscrivant dans le concret, la commission mixte a ainsi élaboré un projet de plan quinquennal (2010-2014). Ce travail s'est caractérisé par une large concertation avec les élus, le rappel des efforts de l'Etat évalués à 190 milliards de dinars au profit de la région de 1999 à 2008, tous modes de financement confondus et l'évaluation des déficits et insuffisances. De l'évaluation globale effectuée se dégagea alors une vision à moyen terme appuyée par des propositions concrètes. Dans un entretien accordé à Liberté, le wali de Béjaïa a déclaré que “cette conception d'ensemble s'avérera payante car elle est d'abord consensuelle et ensuite parce qu'elle intègre les données essentielles du développement de la wilaya. En effet, si les besoins ont été évalués à quelque 242 milliards de dinars pour cette période, la sagesse et le réalisme commandent de définir les priorités de la wilaya concernant chaque secteur, a-t-il souligné. “Quelques priorités peuvent être citées à titre d'illustration : ramener le taux de raccordement au gaz naturel de 22 % actuellement, à plus de 60% à l'horizon 2014. Réduire les risques d'inondation des grandes villes, réaliser des stations d'épuration”, a affirmé M. Bedreci. Dans le secteur des transports, il affirmera que “l'étude de faisabilité du tramway, d'une gare intermodale et de plusieurs gares routières vient d'être proposée”. Pour les infrastructures de base qui font également défaut dans la wilaya, il a annoncé 61 projets portant essentiellement sur le réseau routier. Dans le domaine maritime, il est prévu la mise à niveau du port de Béjaïa et la réalisation d'un port de pêche sur le littoral est. Une nouvelle gare maritime sera aussi réalisée. Pour le transport aérien, les projets portent sur l'extension de la piste de l'aéroport et la réalisation d'une aérogare pour les arrivées. Dans le domaine de la santé, la priorité est portée sur la réalisation d'un CHU, de plusieurs autres établissements et la réhabilitation des structures existantes, en plus de leur renforcement en équipements. L'enseignement supérieur en constante évolution constitue un axe important avec la programmation de nouvelles universités et cités universitaires. Il est projeté, par ailleurs, la réalisation d'un complexe de proximité, 5 salles OMS, 8 maisons de jeunes, et un nombre important de terrains de proximité au bénéfice de la jeunesse et des sports. Pour répondre un tant soit peu à la demande grandissante de logements, la wilaya a proposé, dans le cadre de ce programme, la réalisation de 30 500 logements dont la moitié dans la formule habitat rural en raison de “la nature du relief de la wilaya, la rareté du foncier public et les besoins des citoyens sont des critères qui dictent le choix de privilégier cette formule sans toutefois sacrifier les autres”, a-t-il tenu à préciser. En plus du sectoriel, les communes bénéficieront d'enveloppes dans le cadre des PCD pour prendre en charge les problèmes locaux. Le plan quinquennal englobe aussi les autres secteurs et que ses services en collaboration avec la dite commission mixte ont veillé à ce que “les projets proposés sont tous classés par ordre de priorité pour prendre en compte les variations éventuelles de capacité de financement public”, a-t-il indiqué. Dans le cadre de cette nouvelle démarche, chaque secteur a son importance qui se traduit par des propositions concrètes. Et notre interlocuteur citera comme exemple “le tourisme (qui) a besoin de travaux d'aménagement des sites ruraux disposant d'atouts touristiques. Le thermalisme également sera réhabilité par l'aménagement des stations. L'autre volet consiste aussi à encourager l'investissement dans ce secteur, en coordination avec le ministre du Tourisme”. S'agissant de l'emploi, le wali considère qu'“en dehors du dispositif d'emplois, communément appelé emplois des jeunes, le niveau de l'emploi est intimement lié aux investissements et activités économiques. En plus des investissements publics importants dans les secteurs du BTPH, les vocations agricole, touristique et industrielle de la wilaya doivent être mises à profit pour le développement et la création de richesses et d'emplois”. Dans le domaine de l'agriculture, par exemple, la wilaya a déjà présenté son contrat de performance tel que voulu par le ministère de l'Agriculture. Il vise à augmenter sensiblement les productions agricoles, ce qui se répercutera sur l'emploi et les revenus. Pour contrer le “fléau” de la bureaucratie, le wali dira qu'il “a demandé à tous les responsables d'ouvrir leurs organismes aux administrés. Il y a eu également la simplification de quelques procédures à l'exemple de celles relatives à l'obtention de permis de conduire et de la carte grise, de permis de construction, des autorisations de transport, le circuit financier de paiement des entreprises pour travaux réalisés… D'autres souplesses sont envisagées dès que le groupe de travail, composé de représentants des services concernés, des d'élus APW, présidé par un professeur d'université, mis en place à cet effet, achève son “analyse”. A. HAMMOUCHE