L'Alliance présidentielle, composée du FLN, du MSP et du RND, a décidé de mettre les gaz pour… Gaza. Lors d'un sommet organisé hier à Alger, au siège du FLN, les trois partis ont convenu, selon Belkhadem, de “s'organiser pour trouver les meilleures formes de solidarité” à l'égard des Palestiniens. “Nous sommes en train de nous organiser pour un travail en commun pour prévoir des manifestations de soutien et les formes d'aide”, a indiqué, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du FLN et néanmoins, actuel président de l'Alliance, lors d'une rencontre avec les journalistes. Cette manifestation de solidarité à l'égard de Gaza n'est-elle pas une occasion pour lever les obstacles qui empêchent les Algériens d'exprimer librement, mais pacifiquement, cela s'entend, leur colère dans la rue ? “Il faut seulement organiser les marches. Dans 47 wilayas, il suffit de demander une autorisation. Rien n'empêche les organisations de la société civile ou les partis politiques de demander des autorisations. Maintenant, pour Alger, c'est un cas spécial”, affirme l'ex-Chef du gouvernement. Mais l'interdiction sera-t-elle levée un jour pour Alger ? “Je ne suis que le SG du FLN”, s'est presque excusé Belkhadem, non sans préciser que “l'interdiction est due à des questions de sécurité”. Et si le FLN envisageait de marcher dans la capitale, comment procédera-t-il ? “Au FLN, nous saurons comment nous organiser. Nous nous organiserons en fonction des lois de la République.” Pour Belkhadem, il ne doit pas y avoir de tentative de récupération des marches dans la mesure où il y a un consensus sur la position de l'Algérie et que dans les marches figuraient aussi bien les militants que des citoyens ordinaires. Interrogé sur le rôle de la diplomatie algérienne, Belkhadem a indiqué qu'il ne diminue “en rien de ses mérites”, tout en rappelant la position algérienne, à savoir qu'elle est favorable à un sommet arabe et à une position arabe commune. Il a admis, toutefois, la difficulté de la tâche. “Vous connaissez l'éventail politique des pays arabes.” Dans la résolution qui a sanctionné les travaux de leur sommet, les trois partis ont reproduit presque des lieux communs. Ils ont dénoncé et condamné “les massacres”, salué “la vague de solidarité des Algériens”, exprimé leur déception à l'égard du Conseil de sécurité et de certains pays, appelés les pays arabes et musulmans à apporter leur soutien et enfin “réaffirmé le soutien indéfectible de l'Algérie” au peuple palestinien. Ni la France, ni les Etats-Unis, pourtant dénoncés par les manifestants, n'ont figuré dans le texte. Pour Belkhadem, c'est Hamas qui sortira “politiquement vainqueur” de l'épreuve. Dans son intervention d'ouverture, Ouyahia avait qualifié de “crime contre l'humanité” les massacres et a dénoncé le silence mondial. Sur un autre plan, il a regretté que le pont aérien décidé par l'Algérie soit en deçà des attentes. Interrogé sur le silence du Président, Belkhadem a estimé “qu'au sein du FLN, on n'a pas l'habitude de faire du bruit autour du travail qu'on fait”, ajoutant que “le président a parlé à des chefs d'Etat”. L'Algérie serait-elle prête à sortir de l'UPM ? “Ce n'est pas dans la littérature du FLN. C'est vrai que nous faisons partie d'un espace géographique, mais nous sommes contre la normalisation avec Israël”. La situation à Gaza, sous les projecteurs depuis plus de dix jours, a d'ailleurs complètement éclipsé le sujet pour lequel pourtant le sommet était programmé au préalable, à savoir l'établissement d'une feuille de route pour la prochaine campagne électorale. “Nous avons évoqué la nécessité de nous organiser pour la prochaine échéance”, s'est contenté d'affirmer Belkhadem. Un groupe de travail est ainsi mis sur pied pour sensibiliser les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. L'alliance, selon lui, ne craint pas l'abstention, mais veut un taux de participation qui légitime l'élection. Interrogé sur la candidature de Zeroual, le SG du FLN a rappelé que “l'ex-président est libre de se présenter”. Par ailleurs, il a indiqué qu'il ignore autant le jour où Bouteflika retirera les formulaires que la date des élections. Karim Kebir