Le chef de la diplomatie a estimé que la réaction du Conseil de sécurité de l'ONU au carnage de Gaza reste “insuffisante”. L'Algérie a condamné et dénoncé, hier, “les raids criminels d'Israël” dirigés contre les Palestiniens, dans plusieurs régions de la bande de Gaza. Dans un communiqué remis aux médias à la résidence El-Mithaq, lors d'une rencontre réunissant des membres du gouvernement et des représentants de la société civile, consacrée à l'action de solidarité avec le peuple palestinien, le ministère des Affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à “œuvrer rapidement pour mettre un terme à ces agressions, assurer la protection nécessaire au peuple palestinien et lever le blocus inique imposé à ce peuple”. Il a également appelé à “une réaction arabe et internationale solidaire”, en réitérant l'“entière solidarité” de l'Algérie au peuple de la Palestine et son “entière disponibilité à apporter son soutien nécessaire pour soulager ses peines et ses douleurs”. Dans son intervention, le chef de la diplomatie, Mourad Medelci, a estimé que la réaction du Conseil de sécurité de l'ONU au carnage de Gaza reste “insuffisante”. La résolution 18-60, adoptée récemment par cette instance, constitue “un pas, mais un pas insuffisant”, d'après lui, d'autant qu'elle “considère certaines parties comme des terroristes” et ne fixe pas sur le registre de l'“exigence d'arrêt de la violence”, ni de délai ni de date, laissant ainsi l'initiative aux forces d'occupation. La même résolution, a encore ajouté le ministre, “ne fait aucune référence à la levée du blocus contre Gaza”. “Il faut que cette résolution soit accompagnée par d'autres initiatives”, a déclaré Mourad Medelci, afin de mettre un terme à cette guerre asymétrique et faire respecter les décisions “par toutes les parties”. Le chef de la diplomatie, par ailleurs, a estimé qu'il faut que “le mouvement qui porte la condamnation d'Israël soit un mouvement universel”. Dans son “évaluation globale”, M. Medelci a révélé que la diplomatie algérienne a déployé des efforts, ces derniers temps, pour “l'arrêt des violences dont sont victimes les femmes, les enfants, les vieillards, tout le peuple palestinien”. Et comme pour répondre à certaines critiques ayant égratigné son département, le ministre a d'emblée admis que ces efforts demeurent “insuffisants”. Sur le plan humanitaire, le ministre a rappelé que l'Algérie a contribué “dès les premières heures”, en acheminant ses aides “avec difficulté”. Il a également annoncé que le dispositif de secours vient d'être complété par deux avions supplémentaires. “Ce secours est insuffisant, mais il est important dans la symbolique”, a-t-il affirmé, en notant : “Nous sommes prêts à aider les associations, pour que leurs efforts soient couronnés de succès.” Interpellé sur le sort des Algériens résidant à Gaza et bloqués dans cette région depuis le lancement de l'opération israélienne “Plomb durci”, l'intervenant a attesté que ses services sont “en contact avec un certain nombre d'Algériens”, mais en avouant qu'ils ont “des difficultés pour les ramener sur le territoire égyptien”. “Il y a moins d'une demi-heure, j'étais en communication avec notre ambassadeur, en train de parler de la récupération des Algériens et des Arabes qui attendent d'être secourus”, a indiqué M. Medelci. Pour ce qui est de savoir si l'Algérie se retire ou non de l'Union pour la Méditerranée (UPM), compte tenu du génocide des Palestiniens, ce dernier a rappelé que ce point “n'est pas à l'ordre du jour”, avant de noter que les autorités nationales “n'ont pas attendu les évènements de Gaza pour s'exprimer sur l'UPM”. “Nous avons dit à Marseille (lors de la réunion du mois de novembre 2008, ndlr) que l'UPM, ce n'est pas une enseigne politique. À Marseille, il y a eu dérive avec la constitution d'un secrétariat général lourd et politique”, a déclaré le ministre, laissant entendre plus loin que ces incidents auront “une influence sur la fonctionnalité de l'UPM”. H. Ameyar