Dès que la nouvelle du carnage commis par l'armée israélienne s'est propagée à travers le monde, les réactions de condamnation et d'indignation se sont succédé à un rythme inhabituel, et surtout des convocations des ambassadeurs israéliens dans de nombreuses capitales, en signe de protestation. Outre les cris de colère de la Turquie, pays de la majeure partie des victimes, et des Palestiniens, nombreuses étaient les condamnations, à travers le monde, de ce massacre des humanitaires par des commandos israéliens. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, hier, sur la principale place d'Istanbul pour protester contre le raid meurtrier israélien sur la flottille d'aide aux Palestiniens, dont des bateaux turcs. “Mort à Israël !” “Soldats turcs, partez pour Gaza !”, ont scandé les manifestants rassemblés en fin de matinée sur la place Taksim, au cœur de la plus grande ville turque. Sur le plan officiel, la Turquie a prévenu Israël des “conséquences irréparables” sur les relations bilatérales, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. “Nous condamnons fortement ces pratiques inhumaines d'Israël”, a déclaré la même source, qui a souligné que “cet incident déplorable, qui a eu lieu en pleine mer et constitue une violation claire de la loi internationale, peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales”. Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a condamné le raid meurtrier israélien, le qualifiant de “massacre”, et a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. “Nous considérons qu'il s'agit d'un massacre que nous condamnons”, a indiqué M. Abbas dans une déclaration à la télévision palestinienne, avant d'ajouter : “Nous prendrons des décisions difficiles ce soir”, en faisant allusion à une réunion de la Direction palestinienne sur cette question, prévue en début de soirée d'hier. Le mouvement palestinien Hamas a appelé les Arabes et les musulmans à un “soulèvement” devant les ambassades d'Israël. “Nous appelons tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes dans le monde entier”, a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri. Madrid, Stockholm, Amsterdam, Oslo, Dublin et d'autres capitales européennes ont convoqué les ambassadeurs israéliens dans leurs pays respectifs pour demander des explications. Berlin, qui critique rarement Israël, a estimé, par la voix du porte-parole du gouvernement allemand Ulrich Wilhelm, que l'intervention israélienne meurtrière contre une flottille au large de Gaza est “à première vue disproportionnée”. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, s'est dit “choqué” par l'assaut de l'armée israélienne. L'Union européenne a demandé, par la voix de sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton, une “enquête complète” des autorités israéliennes sur les circonstances de leur raid et réaffirmé sa demande d'une ouverture “inconditionnelle” de Gaza à l'aide humanitaire et au commerce. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est dit “profondément choqué” par l'assaut israélien, en estimant que “rien ne saurait justifier l'emploi d'une telle violence”. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé “l'acte inhumain du régime sioniste contre le peuple palestinien et le fait d'empêcher l'aide humanitaire destinée à la population d'arriver à Gaza n'est pas un signe de force, mais de faiblesse de ce régime”. Enfin, dans un communiqué laconique de la Maison-Blanche, les Etats-Unis, qui se sont limités à regretter “les pertes en vies humaines”, veulent connaître les circonstances de la “tragédie”. À quoi pouvait-on s'attendre de plus de la part de Washington qui couvre tous les crimes sionistes ?