Dans une déclaration publiée le 1er janvier, le porte-parole du Centre d'information alternative de Tel-Aviv estime que les raids israéliens contre Gaza constituent “un carnage réalisé par la troisième force aérienne du monde contre une population civile sans défense”. “Il faut le dire et le répéter : ce n'est pas une guerre qui se déroule dans la bande de Gaza, mais un carnage réalisé par la troisième force aérienne du monde contre une population civile sans défense. Il faut le dire et le répéter : le carnage de Gaza n'est pas une réaction “disproportionnée” aux roquettes que tirent les militants du Jihad islamiste et autres groupuscules palestiniens sur les localités israéliennes proches de la bande de Gaza, mais une action préméditée et préparée de longue date, ce que reconnaissent d'ailleurs la plupart des commentateurs israéliens. Il faut le dire et le répéter : ces tirs de roquettes ne sont pas, comme veulent nous le faire croire certains diplomates européens, des “provocations que rien ne peut expliquer”, mais des ripostes, assez dérisoires, il faut le reconnaître, à un embargo sauvage imposé par Israël, depuis un an et demi, au million et demi de résidents de la bande de Gaza, femmes, enfants, vieillards compris, avec la collaboration criminelle des Etats-Unis mais aussi de l'Europe”, écrit le journaliste israélien. Poursuivant, Michel Warschawski ajoute : “Il faut le dire et le répéter : il ne s'agit pas, comme on essaie de l'expliquer à tous ceux qui ont la mémoire courte ou sélective, d'un acte d'auto-défense, longtemps retardé, face à une agression palestinienne que rien ne justifiait. Ehud Barak l'avoue sans problème, cela fait des mois que l'armée israélienne se préparait à frapper l'”entité terroriste” dénommée Gaza. Comme l'expliquait avec pertinence Richard Falk, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires occupés, quand on définit comme “entité terroriste” une zone peuplée par un million et demi d'êtres humains, on entre dans la logique du génocide”. Selon lui : “Tout comme l'attaque du Liban en 2006, l'agression israélienne s'inscrit dans la guerre globale permanente et préventive des stratèges néo-conservateurs en place à Tel-Aviv, et pour quelques mois encore, à la Maison- Blanche. Comme son nom l'indique, cette stratégie est préventive, et n'a nul besoin de prétextes immédiats et tangibles : l'Occident démocratique serait menacé par un ennemi global que l'on a d'abord identifié comme “le terrorisme international” puis comme “terrorisme islamiste” pour devenir finalement l'Islam “tout court”. Michel Warschawski estime qu'“à l'horreur du crime, il faut ajouter l'abject des motivations immédiates : dans moins de deux mois se dérouleront en Israël des élections générales, et les victimes palestiniennes sont aussi des arguments électoraux. Les martyrs de l'attaque israélienne sur Gaza sont l'objet d'une concurrence médiatique entre Ehud Barak, Tzipi Livni et Ehud Olmert, à qui sera le plus déterminé dans la brutalité”. Dans son analyse, il s'interroge sur la fin des raids israéliens en reprenant la phrase d'Ehud Barak : “On n'arrêtera que quand nous aurons fini le travail” : “Mais quand est-ce que “le travail” sera achevé ? Quand la population de Gaza et de Cisjordanie acceptera de capituler devant les rêves coloniaux des dirigeants israéliens et de limiter leurs aspirations nationales à un “Etat palestinien” réduit à une douzaine de réserves isolées les unes des autres et encerclées par un mur ? Si tel est le “travail” que Barak espère pouvoir réaliser, le peuple israélien doit alors être prêt à une guerre qui ne sera pas seulement extrêmement longue mais sans fin. Et si l'Etat juif est bien armé pour les guerres-éclair (blitz krieg, en allemand), surtout quand elles sont menées par l'aviation, il entre rapidement en crise dès lors qu'il s'agit d'une course d'endurance dans laquelle les Palestiniens, comme tous les autres peuples victimes de l'oppression coloniale, sont passés maîtres”. Synthèse R. I.