Les arriérés de salaires, primes, indemnités, allocations, heures supplémentaires, échelons… n'ont pas encore été versés aux travailleurs de l'éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou. De nombreuses situations durent depuis plusieurs années sans pouvoir être régularisées. L'actuel directeur de wilaya de l'éducation, avec l'appui du ministre de l'Education nationale, qui aurait, selon toute apparence, débloqué les fonds nécessaires, avait pourtant promis l'assainissement de tous les cas avant le 31 décembre 2008, en signant même une convention dans ce sens avec les différents syndicats du secteur. Même si l'on a, à plusieurs reprises, dressé les états des arriérés de salaires, en octobre 2007, puis en octobre 2008, les travailleurs de l'éducation n'ont vu venir que du vent. Il faut bien dire que certaines situations remontent à plus de cinq années et que l'ensemble doit constituer un dossier de cumuls inextricables, voire impossibles à traiter. Pire encore, d'autres situations viennent s'ajouter aux précédentes pour compliquer et nouer davantage l'écheveau. “Les primes de rendement, de scolarité et autres indemnités de salaire que l'on verse généralement, au plus tard, au mois de décembre de chaque année ont passé le cap de 2008, comme on le constate, puisqu'elles ne sont pas encore versées en cette première décade de janvier 2009”, nous confiera un enseignant. Son collègue ne manque pas de l'appuyer dans son constat : “De surcroît, le salaire du mois de décembre, versé le 5 du même mois à cause des fêtes de l'Aïd El Adha, a subi un véritable assaut de dépenses successives, nécessitées, outre l'Aïd, par le nouvel an grégorien, Mouharem, le Mawlid ennabawi, l'Achoura, Yennayer… Beaucoup d'enseignants comptaient recevoir au moins leurs primes et arriérés de salaires pour faire face à ces déferlantes dépenses et autres charges ordinaires. Rien n'y fit, beaucoup ont encore eu recours aux emprunts et aux crédits de tiers. La dignité se mesure bien souvent au contenu du portefeuille. L'enseignant, le travailleur de l'éducation, en général, n'y échappent pas. Ce que l'on nous retient est déjà dépensé à l'avance et constitue une dette sur les tablettes de nos débiteurs.” Depuis la centralisation des paiements des salaires au niveau de l'académie, la situation, faut-il le signaler, ne s'est jamais stabilisée ; elle va d'un problème à un autre, sans connaître d'épilogue. K. TIGHILT