El Menia, à 270 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, une des rares daïras, sur les 9 constituant le territoire de la wilaya de Ghardaïa, à être épargnée lors des dévastatrices intempéries qui ont meurtri la vallée du M'zab le 30 octobre passé, vient à son tour de faire les frais de la colère de Dame Nature qui s'est acharnée sur cette région, déjà, gravement sinistrée économiquement. Les pluies torrentielles qui se sont déversées pendant 72 heures, sur les deux communes de la daïra d'El Menia, en l'occurrence celles de Hassi El Gara et El Menia, ont fini par amener leur inévitable lot de dégâts. Des dizaines de familles, paniquées par les impressionnantes trombes d'eau qui se sont abattues sur leurs masures, ont trouvé refuge dans dix écoles, n'emmenant avec eux que leurs maigres baluchons. Dans le quartier de Belbachir, les sinistrés ont défoncé les portes des logements OPGI, non encore attribués, et pour quelques-uns non encore finis. C'est beaucoup plus les anciens quartiers qui ont souffert, à l'image de Belbachir, Saidate, El Hai El Quadim et côté ouest, pour la commune d'El Menia et les quartiers de Lahouaouda et Belhadj pour la commune de Hassi El Gara. Sur les 2 communes, quelque 140 maisons ont été endommagées, dont 40 sont irrécupérables. Quelques blessés ont été signalés mais, heureusement, sans gravité. La Protection civile qui a tout fait pour porter secours et assistance aux sinistrés s'est rapidement retrouvée dépassée par l'ampleur des appels au secours et surtout par manque de matériel et d'effectif pour répondre aux appels émanant des 4 coins de cette vaste daïra. Les autorités locales, se sont déplaçées sur les lieux des dégâts avec retard pour constater de visu l'ampleur des pertes subies par une population déjà fragilisée par la chômage et la malvie endémique de cette région. Une commission de suivi et de prise en charge des sinistrés, composée de représentants des 2 APC touchées, de la Sûreté nationale, de la gendarmerie nationale et de la SUCH a été, enfin, mise en place par le chef de daïra. Sa première mission a été de recenser le nombre de sinistrés, plus de 1 020 personnes et des bâtisses endommagées. Par ailleurs, et afin de libérer les 10 écoles squattées par les sinistrés, les autorités locales ont mis à leur disposition l'internat du Technicum Mohamed-Belekbir d'une capacité de 500 lits. Ce qui, a priori, s'avère insuffisant pour contenir tous les demandeurs de toit, provoquant de ce fait quelques mouvements de contestation à la limite d'une grogne difficilement contenue. L.KACHEMAD