“Les ressources en eau : enjeu du 21e siècle et défi pour l'humanité”, a été le thème d'une conférence-débat organisée par le Conseil de la nation et animée par deux consultants internationaux, Ahmed Kettab et Abderrahmane Salem, ainsi que le directeur général du Conseil mondial de l'eau. La question est d'autant plus importante qu'elle se pose avec acuité en Algérie. Et, semble-t-il, seule la solution de dessalement de l'eau de mer est à même d'atténuer la crise, une solution qui coûte actuellement cher. Le ministre des Ressources en eau pense que même si l'Algérie construit plus de 50 barrages d'ici à 2020, le déficit restera tout de même important, évalué à 2,4 milliards de m3. De l'avis de Salem Abderrahmane, les potentialités en eau de l'Algérie sont estimées à 19,2 milliards de m3, réparties en eau superficielle (12,4 milliards de m3), en eau souterraine dans la région Nord (1,8 milliard de m3) et 5 milliards de m3 d'eau souterraine dans la région du Sahara septentrional. En 2002, la distribution globale (usage domestique, irrigation, industrie…) aurait atteint 3,3 milliards de m3. Les coûts de revient du mètre cube ont rapidement augmenté, en raison du coût croissant des ouvrages de mobilisation, des grandes distances de transport et de l'énergie nécessaire au pompage. Parallèlement, les pertes dans les réseaux sont encore importantes et se situeraient entre 30 et 40%. Des stations d'épuration qui fonctionnent mal ou à l'arrêt. C'est “l'un des gâchis” relevé par le ministre des Ressources en eau. Plus de 360 millions de m3 de rejets ne sont pas exploités. Pis, cette eau usée, domestique et industrielle, rejetée parfois à l'état brut dans les milieux naturels, occasionne des pollutions. L'autre gâchis, relevé par M. Attar, est la non-exploitation du canal de Oued Rhir, qui draine plus de 500 000 m3 d'eau par jour. Les experts, qui ont intervenu, s'accordent à dire que l'enjeu sera d'assurer durablement et dans des conditions satisfaisantes, en quantité et en qualité, la couverture des besoins en eau. Du coup, ils appellent à une gestion intégrée de l'eau. D'autant que les besoins en investissement du secteur sont évalués à 17 milliards de dollars. Là aussi, les experts estiment que le système de tarification doit être revu. M. R.