Nombreux sont les jeunes chanteurs qui tentent de réussir, de se faire une place dans le milieu de la variété pour mieux vivre de leur passion. Tikines Izem est l'un d'entre eux, il a 25 ans, il est de Bejaia, il chante depuis qu'il est tout petit, sa passion l'a mené à Alger, son but : travailler dur…réussir. Liberté : Qu'est ce qui vous a poussé à vous lancer dans la chanson ? Tikines Izem : D'abord, j'aime la musique. La musique est plus qu'une passion à mes yeux, c'est ma raison de vivre, je ne peux pas envisager ma vie sans elle, j'ai été bercé dans mon enfance par les chansons de Tak Farinas et d'Idir, et tout comme, c'est grâce à de bons mots posés sur de belles mélodies que j'arrive à m'exprimer, à dire ce que je ressens, à décrire mes émotions, c'est d'ailleurs simple, je suis incapable de le faire autrement qu'à travers ma musique. Cette passion, vous l'avez concrétisé à travers un album en 2005. Comment est né justement ce projet ? En fait, j'ai toujours écrit des poèmes, des proses, des textes…etc. il ne manquait que la musique à mes mots, et c'est à travers une rencontre avec Habib Medough, un jeune qui joue merveilleusement bien de la mandole, que le projet d'enregistrer un album est né. Habib a été séduit par mes texte et moi par sa musique, en 2005, nous avons investit dans l'enregistrement d'un album au bout de plusieurs sacrifices, l'album a vu le jour, je l'ai appelé " L'oiseau chante la liberté ". Cet album a été enregistré avec vos propres moyens, dans quel registre se classent les titres qu'il contient ? Je fais de la " Yel music", c'est un style nommé par Takfarinas. C'est le style universel. De la world musique tout simplement. Mon album contient six titres (une chanson en français, et cinq en Kabyle), chaque titre s'inscrit dans un registre différent : Chaabi, classique, oriental, folk américain et même du rap. Bon bien sûr, l'album est certes disponible sur le marché mais pas partout, on le trouve à Bejaia par exemple mais difficilement ailleurs, j'espère y remédier dès que possible. Vous chantez l'amour dans votre album mais vous osez aussi des coups de gueule… Je chante mes expériences, je chante mes déceptions, je chante aussi ma vision du monde du haut de mes 25 ans. Dans l'une de mes chansons justement, je parle du malaise de notre société… de cette jeunesse, dont j'en fais partie, à cheval entre les tendances du moment et nos traditions, de notre problème d'identité altéré par cette masse d'images qui nous viennent de la télé ou ailleurs, c'est malheureux mais on ne sait plus qui on est, par contre, on sait tous comment les autres voudraient que l'on soit. Est-ce pour cela que dans vos chansons, vous critiquez les phénomènes de mode ? Je suis pour les tendances, mais le genre de tendances qui enrichissent la culture Algérienne tout en étant fidèle à ses racines. Dans ma musique par exemple, je chante le rap dans l'un de mes titre, un style occidental, mais ça ne fait pas de moins un étranger pour autant, je chante en kabyle, ma langue, avec des sujets tout aussi Algériens… j'aimerai tout simplement enrichir la chanson Algérienne avec d'autre sonorités, ne dit-t-on pas que la musique est universelle ? Où est-ce que vous en êtes aujourd'hui dans votre parcours artistique ? En ce moment je travaille beaucoup, j'essaie d'approfondir mes connaissances en matière de solfège, histoire d'avoir certaine bases en musique. J'apprends aussi la dance, je pense que la dance ou l'expression corporelle est un plus pour l'artiste surtout lorsqu'il est sur scène. En plus de cet apprentissage, je fais tout pour percer, pour me produire sur scène et faire connaître mon son, mais il faut avoir un nom pour jouer dans des salles, le statut du jeune artiste amateur n'est pas des plus encouragé… Je ne baisse pas les bras pour autant, je suis en train de préparer un nouvel Album, avec des styles aussi différents que le premier. Et pour ce qui est la scène, si tout ce passe bien, je ferai un spectacle dans la salle du Mogar à Alger le mois prochain, ainsi qu'à Tizi Ouzou et Bejaia, deux villes qui me tiennent à cœur… Et ce n'est que le début, je ferai tout pour avoir ma place sur la scène artistique Algérienne ! propos recueillis par Ziad Achour