Le staff de campagne déjà mis en place devrait prendre incessamment ses quartiers à Hydra, non loin du siège du Conseil constitutionnel. À la veille de l'annonce attendue de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour sa propre succession, les préparatifs vont bon train au sein de son staff de campagne pour faire de cette annonce un show grandiose à la mesure des soutiens dont le Président candidat dispose au sein de la classe politique et du mouvement associatif ayant déjà annoncé son allégeance. La coupole du complexe olympique Mohamed- Boudiaf devrait abriter l'événement au début du mois de février, où la cohorte de partis soutenant la candidature de M. Bouteflika disputera les places aux organisations nationales et autres associations pour entendre le président sortant annoncer qu'il briguera un troisième mandat. Le staff de campagne déjà mis en place devrait prendre incessamment ses quartiers à Hydra, non loin du siège du Conseil constitutionnel. La machine électorale est déjà prête et n'attend que la convocation, par le président de la République, du corps électoral, ensuite son annonce de candidature, pour se mettre en branle. Mais déjà, le collectif de soutien à la candidature de M. Bouteflika — représenté par l'Alliance présidentielle, les députés indépendants, les organisations nationales et le mouvement associatif — est à l'ouvrage et multiplie ses réunions de préparation de la campagne. La campagne électorale, au regard de l'absence d'adversaires de taille, mais aussi en raison de facteurs politiques, sécuritaires et économiques, devrait être morose, une simple formalité, où le Président candidat devrait se contenter de quelques meetings dans les grandes villes, laissant le soin aux partis de l'Alliance d'animer le reste de la campagne. Même si le spectre de l'abstention risque de peser lourdement sur une élection que beaucoup savent jouée d'avance, il est clair que le Président sortant jouera, au-delà de son bilan des dix dernières années, à l'équilibriste, dans la mesure où il annonce un programme quinquennal aussi ambitieux que les deux précédents, en même temps qu'il promet aux Algériens des années de “vaches maigres”. Les grands chantiers lancés en grande pompe lors des précédents plans quinquennaux ne sont pas tous livrés et nombreuses sont les promesses qui sont restées au stade de vœu pieux, à l'image des investisseurs des pays du Golfe qui ne viennent toujours pas, ou encore de la résorption des problèmes du logement et du chômage. Les bidonvilles continuent à pousser comme des champignons et les jeunes harragas continuent à préférer le risque de mourir en mer à celui de pourrir sur cette terre. Maintenant que le président Bouteflika a les coudées franches, depuis la révision de la Constitution, que le gouvernement a pour mission claire d'exécuter le programme du Président, il reste à convaincre les citoyens de l'importance du scrutin d'avril prochain et de ses implications sur leur devenir Azzeddine Bensouiah