Le président Bouteflika est sur le point d?achever son périple à travers le pays. Depuis des semaines déjà, le président-candidat à sa propre succession mène une campagne électorale avant l?heure. A en croire ses proches qui l?accompagnent dans ses déplacements dans la wilaya d?El-Oued, la Kabylie ne figure pas au programme des visites présidentielles. «Du moins, affirme-t-on, pour l?instant rien n?est prévu dans ce sens. Mais vu le tempérament fonceur du président, il n?est pas exclu qu?il décide de s?y rendre en dernière minute.» Il faut dire que les supputations sont allées bon train ces derniers jours quant à la question de savoir si le président de la République ira ou non dans les régions entrées en dissidence depuis les événements du Printemps noir. Du reste, le dialogue que vient de relancer le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avec le mouvement citoyen des ârchs avait laissé, un moment, poindre une lueur d?espoir en laissant entrevoir un possible retour à la vie normale, si tant est que même l?opposition ait soupçonné que les ârchs préparaient le terrain à Bouteflika pour permettre à celui-ci d?annoncer sa candidature à un second mandat depuis la ville symbole de Tizi Ouzou. Que le président ait formé le projet de visiter la Kabylie, cela va de soi, mais ce qui vient de se passer à Ouargla et même à El-Oued aurait donné beaucoup à réfléchir au staff présidentiel chargé des différents déplacements de Bouteflika à l?intérieur du pays. Nous avons eu à constater l?inquiétude qui s?était emparée des membres de la délégation qui accompagnait le chef de l?Etat dans un Ouargla agité par un cycle d?émeutes pour l?emploi. On savait que ces incidents étaient de nature à porter préjudice, surtout au plan médiatique, à l?image que voulait donner de lui-même Abdelaziz Bouteflika, à savoir un chef d?Etat jouissant d?une popularité sans équivoque. Sans doute, c?est pour contrebalancer le côté négatif qu?une invite a été lancée à quelques titres de la presse parisienne pour venir couvrir l?activité du chef de l?Etat. Enfin, la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature du président du RCD, Saïd Sadi, est jugée comme une traduction de la volonté du pouvoir politique de ménager pour la Kabylie une présence, même symbolique, dans ces élections.