Un symposium d'envergure sur le tourisme se tiendra en mai prochain à Oued Souf, la ville aux mille Coupoles. La crise financière actuelle qui inquiète le monde entier n'influera pas sur les projets d'investissement de la chaîne Accor, qui devraient être menés en Algérie en partenariat avec le groupe Mehri, président du Groupe d'investisseurs du Maghreb et du Moyen-Orient (Gimmo), comme affirmé par Gérard Pelisson, cofondateur de la chaîne Accor. En marge de la cérémonie d'ouverture du 1er Ibis en Algérie, qui a eu lieu mardi dernier en attendant l'inauguration officielle, M. Pelisson, en compagnie de Jean-Luc Motot, DG de Accor Moyen-Orient, et de Yann Caillère, membre du comité exécutif du groupe, nous a assuré de la bonne marche de l'association développée sur les projets en Algérie, mettant fin ainsi à tout ce qui a pu être colporté depuis déjà des mois. “La poignée de main échangée entre Mehri et moi-même vaut tous les contrats qui pourraient être conclus”, dira-t-il à titre illustratif de la profondeur des relations qui lient ces deux hommes d'affaires rompus à flairer les bonnes opportunités et miser ainsi sur l'avenir. Les 18 millions d'euros investis dans le 1er Ibis en Algérie, sis à proximité de l'aéroport au cœur même du quartier d'affaires de Bab Ezzouar, ne sont qu'une partie des 300 millions réservés dans le cadre de partenariat entre la chaîne Accor et le groupe Mehri via Sieha détenue à parts égales par les deux parties pour développer des établissements de type économique, qui viennent combler un grand déficit en matière d'infrastructures hôtelières en Algérie. D'autres hôtels sont en voie de réalisation à Constantine, Oran et Tlemcen et un Novotel à Constantine. Au cours du 1er semestre 2009, Sieha entamera la réalisation d'un hôtel à Sétif et un autre à Jijel, alors que ceux de Skikda, Ghardaïa et Tamanrasset sont au stade avancé de prospection. “Le vrai trésor de l'Algérie ne réside pas dans son pétrole, mais plutôt dans son tourisme. Certes, le retour d'investissement n'est pas immédiat, mais il faut savoir se montrer patient”, dira Mehri en homme d'affaires averti plaidant pour un plus grand assouplissement dans la délivrance des visas et des conditions d'accueil des étrangers. “Vous avez un pays à grandes potentialités touristiques, mais il vous faut développer une véritable politique”, renchérit M. Pelisson convaincu que cela devra passer, entre autres, par la formation. Raison pour laquelle, il est prévu la création d'une école hôtelière en collaboration avec son associé Mehri et ce, pour renforcer ainsi leur investissement hôtelier qui porte sur la réalisation de 24 Ibis et des Novotel. Le 1er Ibis à lui seul génère 200 emplois sur l'ensemble de 15 000 au terme des autres établissements avec 5 000 emplois directs, précise-t-on au niveau de Sieha. “Quand le tourisme va tout va, et tout le monde trouvera son compte”, rétorque Mehri soutenant que le secteur du tourisme est la véritable alternative pour absorber le chômage. Il expliquera, en outre, la pertinence d'encourager, coûte que coûte, l'investissement local ou international et d'œuvrer pour mettre un terme aux lourdeurs administratives. Il nuancera, toutefois, ses propos en saluant les efforts des autorités locales (walis, banques, ministères, etc.), qu'il qualifiera d'ailleurs d'avancées appréciables. “Nous sommes à la veille d'un véritable déclic”, dira-t-il convaincu d'un saut qualitatif entrepris aussi bien par le public que le privé, pour construire “la destination Algérie”. Une démarche soutenue par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement qui, présent à l'occasion, n'a pas tari d'éloges à propos de Mehri et d'insister sur la nécessité de renforcer les capacités d'accueil et s'assurer ainsi d'une meilleure visibilité fondée sur la connaissance et l'identification des segments sur lesquels se construisent les produits de qualité. “Nous nous préparons aux défis futurs”, a lancé Rahmani à une forte assistance témoin du renouveau hôtelier en Algérie qui prend en compte, notamment les couches moyennes. N. S.