Le groupe français Accor signe une entrée en force en Algérie et lance en partenariat avec le groupe Mehri un projet touristique de grande envergure. Il s'agit de la réalisation d'une chaîne hôtelière de 36 établissements touristiques de moyenne gamme (2 à 3*), répartis sur le territoire national. C'est du moins ce qui a été annoncé hier lors de la rencontre qui a réuni Kara Mohamed-Seghir, ministre du Tourisme, Djillali Mehri, président du groupe d'investisseurs du Maghreb et du Moyen-Orient (Gimmo) et deux des plus grands responsables du groupe Accor. Ces deux derniers ont présenté au ministre leur projet qui coûtera pas moins de 140 millions d'euros sollicitant, à l'occasion, son appui pour réunir les conditions favorables assurant le succès. “Le projet ne sera viable et ne réussira que si nous arrivons à avoir les assiettes de terrain propices”, dira le représentant du groupe Accord qui a longuement insisté, par ailleurs, sur l'aspect formation et d'argumenter : “Notre projet repose sur le long terme et n'est pas, par conséquent, un produit éphémère. Pour cela, nous sommes prêts à s'impliquer de manière concrète à former les gens sur place” et également créer 1 500 emplois directs et plusieurs autres milliers indirects, comme précisé par Djillali Mehri qui est partie prenante dans ce projet privé à hauteur de 50%. La première phase, selon lui, consiste à réaliser douze hôtels dans les wilayas d'Alger, d'Annaba, de Béjaïa, de Constantine, de Hassi Messaoud, d'Oran, de Sétif, de Skikda, de Taghit, de Tamanrasset, de Tébessa et de Tlemcen. Le ministère, pour sa part, a suggéré à ce propos de rajouter à cette liste la ville de Souk Ahras. La deuxième phase concernera Adrar, Batna, Béchar, Biskra, Boussaâda, Djanet, Ghardaïa, Jijel, Mostaganem, Ouargla, Tiaret et Timimoun. La troisième et dernière étape verra la réalisation d'hôtels à Alger, Annaba, Bouhanifia, Bouira, Constantine, Djelfa, El-Kala, El-Oued, Oran, Saïda, Sidi Bel-Abbès et Touggourt. Chaque établissement hôtelier (de 100 à 120 chambres) peut être réalisé dans des délais ne dépassant pas les dix-huit mois en moyenne, selon les initiateurs de ce projet qui ont déjà repéré deux assiettes de terrain intéressantes à Alger (à côté de l'hôtel Mercure) et une autre à Constantine. Ils devraient aussi se déplacer dès demain à Oran pour sillonner ensuite d'autres villes en quête des meilleurs emplacements pour cet investissement qui va sans nul doute bouster le secteur du tourisme et encourager davantage les investisseurs étrangers. Considéré comme l'un des leaders dans l'hôtellerie, le groupe Accor, présent dans 140 pays et qui compte sur la disponibilité de 150 000 collaborateurs, ouvrira sans doute le chemin à tous ceux qui ont boudé l'Algérie jusque-là pour des raisons sécuritaires. Le ministre parle, pour sa part, de l'engouement de plusieurs pays du Golfe qui ont manifesté un intérêt évident à venir investir dans le domaine du tourisme. En attendant la concrétisation des intentions des uns et des autres, le groupe Accor et le groupe Mehri sont les premiers à se présenter avec un projet d'envergure et complètement ficelé. “Les accords sont déjà signés et nous sommes prêts à se lancer dans la réalisation”, diront M. Mehri et ses associés qui comptent énormément sur l'Etat pour leur faciliter la tâche. Une assurance que M. Kara n'a pas manqué de leur promettre en déclarant qu'il serait “leur ambassadeur et leur meilleur avocat” auprès du gouvernement. N. S.