Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, a affirmé, hier à Alger, que la dernière décision prise par le gouvernement, relative à l'interdiction de l'importation des médicaments fabriqués localement, a permis de réaliser un bénéfice de 200 millions d'euros dans la facture des médicaments importés. “L'Etat a pris la décision d'interdire l'importation des médicaments fabriqués localement”, a rappelé M. Barkat, lors d'une conférence de presse animée au centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha, précisant que “le ministère a imposé aux producteurs locaux d'assurer un stock de la matière première pour une période d'au moins trois mois pour prévenir toute pénurie”. “Les producteurs locaux se sont engagés à assurer la matière première pour trois mois et ont accepté que l'Etat procède à l'inspection de leurs unités pour s'assurer de la disponibilité de cette matière”, a indiqué le ministre, soulignant que “ces matières ne sont importées que dans des cas rares, notamment en raison du dysfonctionnement des appareils de production”. Abordant la question de la reprise par les CHU de leur vocation première qui est celle de la recherche scientifique, de la formation et des soins de haute qualité, M. Barkat a affirmé que “les autorités publiques ont doté les salles de soins et les polycliniques d'équipements modernes pour garantir une meilleure prise en charge du citoyen au niveau de son quartier même et éviter la surpopulation des hôpitaux”. Il a ajouté que l'Etat ne ménage aucun effort en vue d'ouvrir des centres de santé dans les agglomérations à forte densité à l'instar des cités AADL, des structures encadrées par des compétences résidant dans ces cités mêmes. Le ministre a regretté l'absence de professeurs et d'assistants lors des permanences, insistant sur la nécessaire “réorganisation de la profession”. M. Barkat a appelé les responsables des structures sanitaires à organiser les urgences médicales qu'il a qualifiées de “vitrine” du secteur, exhortant le corps médical et paramédical à être à l'écoute du citoyen. S'agissant de l'organisation des cliniques privées, le ministre a assuré que cette prestation est récente en Algérie et souffre un déficit juridique concernant sa gestion. Concernant l'hygiène dans les structures de santé, le premier responsable du secteur a affirmé que “le ministère est en train de former des médecins en matière de contrôle de l'hygiène et des comportements des employés de ces structures”, menaçant de sanctionner tout dépassement en la matière. Le ministre a effectué une visite au service de chirurgie thoracique, cardiovasculaire et de greffe du CHU Mustapha qui a connu dernièrement des travaux de réaménagement et d'extension. La capacité d'accueil de la structure s'élève désormais à 40 lits. Ce service effectue 200 interventions chirurgicales thoraciques par an et entre 25 000 et 30 000 consultations médicales pour des malades en provenance de toutes les régions du pays.