À l'instar du Maroc ayant longtemps jugulé le mouvement de l'émigration clandestine, l'Algérie a fini par être touchée par l'afflux démesuré des immigrants clandestins africains qui espèrent rejoindre l'Europe à la recherche de meilleures conditions de vie. Ils sont de moins en moins nombreux, nos jeunes compatriotes à vouloir déserter le territoire national par voie maritime à destination de la péninsule ibérique, mais, en parallèle, ils sont de plus en plus nombreux, ces étrangers, surtout Noirs-Africains et Marocains, à tenter le séjour illégal parmi nous. Ce sont les statistiques des services de sécurité concernés qui révèlent la tendance de ce phénomène migratoire illégal. En ce sens, au sujet de celui de l'immigration clandestine, les services de la police de la wilaya ont eu à traiter six affaires au titre de l'année 2007. Des affaires qui concernent six ressortissants étrangers qui ne disposaient d'aucun titre légal de séjour. L'année suivante, 2008 en l'occurrence, c'est presque le double en nombre d'affaires qui sera traité. Et mieux encore, l'immigration n'est pas “l'initiative” exclusive des étrangers, des nationaux y étaient impliqués ! Sur les dix-neuf individus impliqués dans les onze affaires enregistrées, neuf présumés délinquants dont une femme, étaient des nationaux ! À l'instar du Maroc ayant longtemps jugulé le mouvement, l'Algérie a fini par être touchée par l'afflux démesuré des immigrants clandestins africains qui espèrent rejoindre l'Europe à la recherche de meilleures conditions de vie. Un afflux qui s'est accentué avec le durcissement des conditions de séjour temporaire en territoire marocain, dans l'attente d'un hypothétique accès aux enclaves espagnoles en terre africaine, devenu, lui aussi, particulièrement difficile, pour ne pas dire impossible. Jusque-là, la ville de Maghnia était la destination cible de ces milliers de ressortissants africains, jeunes et moins jeunes. Les nouvelles donnes du phénomène l'ont relativement soulagée, et les nombreux prétendants à “l'exil doré”, renonçant au retour au bercail, se sont mis à “tourner en rond”, à travers les autres villes de l'intérieur, dans l'attente de jours meilleurs. Parallèlement à cette dispersion spatiale est venu s'adjoindre un important flux de ressortissants marocains, stimulé par la dégradation du pouvoir d'achat en ce royaume, mais surtout encouragé, chez nous, par une demande de plus en plus importante, en main-d'œuvre, notamment dans le domaine de la construction. Ainsi s'explique la “contamination” de Mostaganem. Une situation qui érige la région de contrée de transit en pays de destination finale pour ces clandestins dont la majorité, en rupture de ressources financières et faute de travail, demeure très vulnérable quant à l'enrôlement et l'implication dans la criminalité. Au registre de la désertion du territoire nationale à partir de la côte mostaganémoise, il faut reconnaître et admettre que le dispositif de lutte conter le “fléau” de l'émigration clandestine s'est avéré dissuasif et relativement efficace. Les “départs massifs imminents” annoncés à répétition, pour telle ou telle nuit, ne font plus la une de la chronique locale comme durant cette “historique” année 2007. En cette année-là, les services de la Gendarmerie nationale avaient arrêté 72 jeunes prétendant à l'aventure transméditerranéenne. Impliqués dans les 12 affaires traitées, ils avaient voulu tenter leur chance en embarquant à partir de sites ayant décroché une réputation de “véritables têtes-de-pont” desservant la rive espagnole, à l'instar des plages de Chaïbia, Petit-Port, et autres recoins côtiers de la lointaine commune de Ouled Boughalem. L'an dernier, les mêmes services n'avaient enregistré que sept affaires dans lesquelles quelque 37 présumés délinquants, originaires des wilayas de Mascara, Chlef, Oran, Tiaret, Tissemsilt et Tipasa, étaient mis en cause. M. O. T.