Chaque année, les résultats de l'examen de magistère de l'université d'Alger suscitent de nombreuses contestations de la part des étudiants. Ils parlent souvent de fraude, de favoritisme ainsi que nombre d'anomalies relevées dans la gestion administrative de cet examen. C'est une première dans l'histoire de l'enseignement supérieur. Cinq étudiants en postgraduation à la faculté de droit, université d'Alger, ont attaqué leur département en justice pour faire valoir leur droit. Après avoir été inscrits en postgraduation et avoir suivi des cours durant un mois, les cinq étudiants ont été sommés d'arrêter leur cursus par le doyen de la faculté de droit de Ben Aknoun. “Nous sommes les cinq majors de promotion de l'année 2008 et nous étions inscrits de facto en magistère comme la loi le stipule. Un mois après le début des études, le doyen de la faculté nous a annoncé que nous n'avions plus le droit de poursuivre notre enseignement sous prétexte que nous ne nous sommes pas présentés au concours. Pourtant, nos noms figurent sur la liste des admissions”, témoigne Ahmed B., étudiant en postgraduation, spécialité droit international. Il faut noter que la loi d'orientation de l'enseignement supérieur 05-99, article 17/ 3, stipule que les majors de promotion ont le droit d'accéder à la postgraduation sans examen. Suite à cela, les étudiants ont déposé plainte au niveau de la chambre administrative de la cour d'Alger qui a siégé le 5 janvier 2009 en leur faveur, ordonnant ainsi leur réintégration au recteur de l'université d'Alger et au doyen de la faculté de droit. Malgré le verdict du tribunal d'Alger, la faculté de droit refuse d'appliquer la décision de justice prétextant que les étudiants n'ont pas effectué leurs inscriptions. Jusqu'à présent, les universitaires en question n'ont toujours pas repris leurs cours. “C'est le comble…, la fac de droit qui refuse d'appliquer une décision de justice …”, s'indignent les étudiants. Ils déclarent que malgré cela, les enseignants les autorisent à assister aux cours, mais ils n'ont pas le droit de passer les examens partiels ni de proposer des projets de recherches. Afin d'avoir plus d'informations, nous avons contacté le doyen de la faculté de droit qui s'est refusé à tous commentaires concernant cette affaire. À titre de rappel, les étudiants de l'université d'Alger, notamment ceux de l'Institut d'éducation physique et sportive de Sidi-Abdallah (IEPS) et la Faculté des sciences humaines et sociales de Bouzaréah ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête, il y a quelques années de cela, au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargée d'évaluer les conditions de déroulement, de correction et de promulgation des résultats des examens du magistère… Cependant, il n'y a eu aucune suite à cette requête. N. A.