Lors de sa visite de travail et d'inspection effectuée au début de cette semaine dans la wilaya de Aïn Témouchent, où il s'est enquis des différents projets relevant de son secteur, Aboubakr Benbouzid, ministre de l'Education nationale, n'a pas été tendre envers les responsables locaux, notamment son directeur de wilaya ainsi que le directeur du logement et des équipements publics. Pour le premier et ce, même s'il venait d'être fraîchement installé à la tête de la direction de l'éducation, les reproches concernaient les mauvais résultats enregistrés aux dernières épreuves du baccalauréat et qui, selon le chef du département ministériel, sont en deçà des attentes, en comparaison avec les moyens en termes d'infrastructures et d'encadrement mis à la disposition de la direction et ce, contrairement aux autres wilayas, à l'image de Relizane qui, en dépit de l'insuffisance des moyens, a réalisé des performances. Le ministre précisa que AIn Témouchent figure dans la seconde moitié du classement à l'échelle nationale et à la dernière loge au niveau de la région de l'Ouest. À Sidi Ben-Adda, où il a visité le nouveau lycée qui a ouvert ses portes au début de la rentrée scolaire 2008/2009, le ministre de tutelle n'est pas resté indifférent lorsqu'il apprendra que l'infrastructure en question a coûté au Trésor public la bagatelle de plus de 21 milliards de centimes. Sa colère atteindra son paroxysme lorsqu'il apprit que le projet en question nécessitera une rallonge de 4 milliards pour l'achèvement des travaux de réalisation de la salle de sport. “C'est le lycée le plus cher du pays. Nous avons réalisé des lycées dans des grandes villes avec des matériaux de qualité mais à moindre coûts. Vous vous débrouillez pour la réalisation de la salle, je ne donne aucun sou” , déclare le ministre en s'adressant au responsable concerné. En sillonnant les salles de classe, le ministre relèvera beaucoup d'anomalies et d'imperfections sur certains travaux, plus précisément au niveau des escaliers et du laboratoire de préparation qu'il a qualifié de catastrophe. “Je vois qu'il n'y a pas de place pour la qualité. Sincèrement, ce lycée ne m'a pas plu. Il est fonctionnel, certes, cher et pas bien fini.” À Hassi El-Ghella, une lycéenne emmitouflée dans son manteau dans la classe attira l'attention du ministre. “Pourquoi tu portes le manteau ?” s'interrogea Benbouzid. “J'ai froid !” répondit l'élève. Interpellé, le proviseur se contenta d'un réponse qui ne convainc pas le ministre. “Le chauffage est en panne”, dira le directeur. Ce sera le travail de la commission qui sera dépêchée par le wali pour faire le point sur cette situation et ce, même si dans les autres salles de classe, le chauffage fonctionnait le plus normalement du monde. Quant au chauffage, le chef de département ministériel s'est dit très préoccupé pour les élèves de l'enseignement primaire qui font face au froid dans les classes qui sont dépourvues de cet équipement essentiel pour le bien-être de l'élève. À ce titre, il rejette la responsabilité aux communes en charge de la gestion des établissements scolaires du primaire et pour lesquelles une cagnotte de 15 milliards de DA a été dégagée dans le cadre du FCCL, aussi bien pour l'approvisionnement en mazout que pour l'acquisition de poêles. “Les élus locaux devront assumer leur responsabilité”, dira-t-il. Par ailleurs, l'hôte de Aïn Témouchent a fait état des grandes lignes du programme quinquennal 2009/2013 en termes de projets aussi bien dans le domaine pédagogique que celui des réalisations à venir avec comme leitmotiv la qualité de l'enseignement et les conditions de scolarisation qui seront meilleures. “Nous sommes passés de l'étape de la quantité à celle de la qualité afin de parvenir à réaliser les résultats que nous nous sommes assignés”, fera remarquer M. Benbouzid. Pour la seule wilaya de Aïn Témouchent, une rallonge de 60 milliards de réajustement a été accordée pour l'achèvement des travaux de projets en cours de réalisation. Les lycées, ainsi que les CEM seront dotés d'un deuxième laboratoire informatique de 16 autres ordinateurs qui seront suivis plus tard par les établissements du primaire qui seront eux aussi reliés au réseau internet. Enfin, le ministre s'est dit satisfait quant aux taux d'occupation par classe au niveau de la wilaya qui occupe la première place à l'échelle national avec 15 élèves par classe. M. Laradj