Après la première phase qui a été consacrée à la refondation économique, le secteur de la pêche passera à une autre étape, celle du réajustement sectoriel et dont le début des travaux est prévu à partir de 2010 avec l'organisation des deuxièmes assises nationales. Les premières assises se sont déroulées, rappelons-le, en 2005. C'est ce qu'a déclaré M. Smaïn Mimoune, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, lors de la visite de travail et d'inspection effectuée hier dans la wilaya de Aïn Témouchent, où il s'est enquis de l'état d'avancement des projets relevant de son secteur, notamment à S'biat où a été implantée la ferme aqua-sole et à Béni Saf, avec la visite du port et de l'école de formation technique de pêche et d'aquaculture. Selon M. Smaïn Mimoune, contrairement à la première phase où le ministère a travaillé en partenariat avec les Espagnoles avec des données scientifiques des années 2003 et 2004, le travail de la seconde phase sera assuré à 100% par des Algériens dans la mesure où “nous allons acquérir un bateau scientifique”. Selon le premier responsable du département ministériel, la ressource halieutique était par le passé sous-exploitée et il fallait donc axer les efforts sur le développement de l'unité de production et, donc, l'injection d'une flottille pour une exploitation à bon escient. Ce sera donc le chantier de la seconde phase qui durera de 2010 à 2015. Ainsi, les deuxièmes assises, où seront invités les professionnelles, les scientifiques ainsi que les représentants des différentes administrations qui ont un lien direct avec le secteur de la pêche, seront en quelque sorte une halte qui sera consacrée à une évaluation afin de procéder aux corrections nécessaires durant la phase de réajustement. Pour ce faire, d'après le ministre, une nouvelle campagne d'évaluation des ressources halieutiques sera lancée pour avoir une idée sur l'état des stocks. “Si cet état nous montre qu'il y a encore des possibilités d'injecter une flottille additionnelle, il faudra encore encourager les privés. Et à partir de l'année 2015, ce sera la phase de confirmation économique”, dira le ministre en ajoutant : “Quand il y a les unités de construction navale, des unités de transformation, on peut dans ce cas-là inscrire le secteur dans la scène économique.” L'hôte de Aïn Témouchent fera savoir que dans le schéma directeur, il y a des pôles économiques à travers tout le littoral qui a été subdivisé en cinq régions, chacune selon ses spécificités et ce, à l'exemple de la région ouest où on trouve énormément le pélagique. Il va sans dire que nos ressources halieutiques sont constituées de 80% de pélagique, alors que le reste est constitué uniquement de poisson blanc. “Donc, quand il y a des ressources importantes, on l'appelle un pôle de production qui exige la présence d'unités connexes et une prise en charge de l'unité de production et aussi celle du soutien à la production, comme le complexe de chaîne de froid, les unités de transformation et de conditionnement, etc. Cependant, si la ressource n'est pas importante, le pôle prendra l'appellation de pôle industriel et donc sera réservé à la construction et la réparation navale. Cela ne veut pas dire que dans le pôle de production, il n'y aura pas de construction, mais le pôle sera de moindre envergure.” Enfin, le ministre fera savoir qu'il y aura des pôles mixtes qui assureront la production et que le ministère devra assister par un soutien à l'outil de production. M. LARADJ