L'Algérie remet sur le tapis le dossier Hasseni à l'occasion de la 14e session du conseil exécutif de l'union africaine qui se tient à Addis-Abeba, en Ethiopie. Si plusieurs pays africains ont saisi cette opportunité pour dénoncer l'usage abusif du principe de la compétence universelle par les juridictions nationales, notamment en Europe, l'Algérie n'a pas hésité à relancer l'affaire du directeur du protocole chargé du cérémonial au ministère des affaires étrangères, Mohamed-Ziane Hasseni, sous contrôle judiciaire en France depuis le 16 août dernier. Selon des sources diplomatiques, le ministre délégué aux affaires africaines, Abdelkader Messahel, a signalé que l'Algérie “fait également face à la même dérive à travers le cas du directeur du protocole du MAE, chargé du cérémonial, victime et otage d'une méprise”. Près de six mois après son interpellation, le cas de Mohamed-Ziane Hasseni, accusé dans l'affaire de l'assassinat à Paris en 1987 de l'opposant Ali Mecili, demeure posé entre Alger et Paris. Les relations bilatérales connaissent un froid, conséquence de la persistance de la justice française dans le maintien sous contrôle judiciaire du diplomate algérien. Malgré les appels d'Alger et le déplacement en France du MAE, Mourad Medelci, pour demander le règlement rapide de cette affaire montée de toutes pièces, Paris persiste dans son attitude. “Tout le monde sait que Hasseni est innocent”, a encore ajouté Messahel avant de déplorer : “On lui demande d'administrer la preuve de son innocence.” Le ministre a appelé, dans le même sillage, les Etats membres de l'Union africaine à la vigilance et à une plus grande mobilisation, notamment aux nations unies pour que l'Afrique soit rétablie dans sa justice et pour qu'elle soit pleinement respectée. S. T.